Paranormal Activity 4
Éditeur : Paramount
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h28
Sortie : 06/03/2013
L'histoire se déroule dans une nouvelle famille, quelques années après l'enlèvement de Hunter par Katie. Alex, une adolescente, vit avec ses parents et son petit frère Wyatt, dont on apprend plus tard qu'il a été adopté. Un petit garçon du nom de Robbie, qui était en fait leur voisin, est recueilli par la famille après que sa mère se retrouve à l'hôpital. A son arrivée, d'étranges phénomènes se font ressentir et Alex décide, avec l'aide de son ami Ben, de placer la maison sous surveillance vidéo.
DANS LA MAISON VIDE
La franchise Paranormal Activity est souvent présentée, tout simplement, comme le pire du cinéma actuel. Pour le public qui ne va pas voir de films d'horreur (et pour qui le genre entier est de toute façon méprisable) comme pour beaucoup de fans du genre (qui y voient une arnaque mercantile et vide). Sur ce dernier point, on peut être assez dubitatif: il y a des tonnes de films où il se passe des tonnes de choses alors que finalement, il ne se passe rien. Paranormal Activity, coup marketing et opportuniste ? Faire de l'épouvante aussi anti-spectaculaire, en laissant autant de place à l'imaginaire du spectateur, quand la mise en scène d'autres films d'horreur industriels prend en permanence la main du public (avec des mouvements de caméra, un montage hystéro ou une utilisation de la musique qui expliquent quand, comment et pourquoi avoir peur), voilà qui va plutôt à contre-courant. Le premier épisode était en partie gâché par des segments "de jour" assez bêtas. Le second était une redite corrigeant les défauts du premier. Le troisième était, à nos yeux, une réelle réussite, enrichissant le concept formel initial (les caméras surveillance hiératiques) par des idées très efficaces (le panoramique permis par une caméra mouvante). Le jeu minimaliste et répétitif peut agacer, mais on est indubitablement devant des films qui réfléchissent à leur mise en scène, ce qui n'est pas le cas de bien des films du genre qui sont pourtant mieux traités. Qu'on le veuille ou non, il y a du cinéma là-dedans.
Tout le contraire de Paranormal Activity 4 qui semble conçu pour donner raison aux détracteurs. Les héros sont devenus des ados. Et on a en effet l'impression d'assister à une version bébé de Paranormal Activity, où les adultes semblent être parachutés par hasard. Plus question de faire durer les plans, on parle de djeuns (ils disent "Youtube", ils disent "Facebook" = ce sont des djeuns), on vise des djeuns, tout doit donc aller plus vite (alors que les ados étaient déjà le gros du public des 3 premiers films). Le long métrage perd absolument tout l'intérêt des précédents épisodes en ne prenant le temps de rien, et en ayant cette fois peur du vide. L'utilisation des caméras (essentiellement une caméra sur l'ordinateur) devient totalement incohérente, sans explication logique. Juste stupide, à l'image de son dénouement indéfendable (pourquoi une caméra à ce moment-là ?). On presse l'orange mais il n'y a plus de jus. On se tape des enfants démoniaques de bas étage comme dans un tout autre film (et, doit-on le préciser: un film pourri). Il n'y a plus d'idée, il n'y a plus, cette fois, qu'une machine robotique, ses sursauts télécommandés, une totale incompréhension de ce qui a fait le succès des précédents épisodes. Les personnages de Paranormal Activity 4, frappés d'amnésie neuneu, semblent oublier ce qui se passe d'une scène à l'autre. Les producteurs de la franchise semblent frappés d'une même amnésie au sujet des atouts des précédents films. Pas sûr que l'épisode 5, déjà en chantier, arrange quelque chose. Ce Paranormal Activity 4, archi-bâclé, ne vaut strictement rien.
Bonus
La version longue proposée ici, en plus de la version cinéma (comme pour les précédents épisodes de la série), permet d’approfondir quelque peu les personnages (ils en ont bien besoin). Dix minutes en plus, pour peu que l’on apprécie le film (pas le plus mauvais de la franchise), autant en profiter. Les scènes coupées, d’une durée totale de vingt-huit minutes, naviguent entre l’intéressant et le dispensable. Certaines prolongent quand même assez agréablement la flippe du film.