Mort de Dante Lazarescu (La)

Mort de Dante Lazarescu (La)
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Mort de Dante Lazarescu (La)
De Puiu Cristi
Éditeur : Bac Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 2h07
Sortie : 03/06/2008
Note du film : *****-
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Monsieur Lazarescu, 63 ans, vit dans un appartement avec ses trois chats. Un samedi soir, ce dernier ne se sent pas bien. Jusqu'à l'arrivée de l'ambulance, il essaye d'apaiser son mal avec les médicaments qu'il a sous la main. Puisqu'il n'a plus de pilules, il appelle ses voisins en aide.

L’ENFER DE DANTE

Il est des distributeurs courageux. Voyez Bac Films qui, en ce début de janvier encore ballonné de champagne et de dinde grasse, joue la carte risquée du film roumain de deux heures et demie et titré sur trois lignes. Sans parler du pitch, anti-festif au possible: un vieil homme (ce pourrait être votre voisin, ce pourrait être votre grand-père, ce pourrait être vous, moi, nous dans quelques années), agonisant (le titre n’est pas trompeur), bazardé de mains en mains, de voisins moralisateurs en médecins débordés, d’infirmiers généreux mais dépassés en briscards prétentieux… Un épisode d’Urgences au ralenti, donc. Jamais lent pour autant; juste hésitant, perdu, presque fantastique – un After Hours de retraité roumain, en somme. Et un énorme morceau de vie, rythmé, vrai, poignant, et par le fait critique voire satirique; une trépidante course à la mort de l’an deux mille et quelques… Du cinéma, pour tout dire. Très remarqué, le contraire eut été révoltant, lors de son passage à Cannes l’an passé, couronné du très mérité Prix Un Certain Regard, La Mort de Dante Lazarescu place d’emblée très haut la barre qualitative de 2006.

MORT À L’ARRIVÉE

D’une limpidité formelle épatante pour un deuxième film, le métrage de Cristi Puiu enchaîne en effet les situations, intérieures comme extérieures, à huis clos comme mobiles, drôles comme graves… avec une maestria indéboulonnable. On marche, donc, d’un pas décidé, constamment perdu entre les niveaux de lecture et de réception (documentaire? fiction? les deux?), et grisé de l’être, sans que jamais l’ennui ne brise la formidable ampleur quasi-feuilletonnesque de la narration, ni ses implications humaines et politiques, ni la simplicité lumineuse de sa mise en scène. Cristi Puiu pousse même le sans faute jusqu’à éviter, grand Monsieur, de franchir le dangereux mauvais pas qui sépare l’authentique du pittoresque, le réaliste du didactique ou de l’exemplaire. Et ainsi suscite, sans s’appliquer à tirer les larmes, en une suspension d’image digne et brute, une émotion sincère et forte, qui marque et qui poursuit. Essayez donc de souhaiter la bonne année après ça…

par Guillaume Massart

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