Man on Fire
De Scott Tony
Éditeur : Fox Pathé Europa
Zone 2
Nombre de disques : 1
Sortie : 20/04/2005
Ex-agent de la CIA devenu alcoolique, Creasy est engagé comme garde du corps de la jeune Pita. A son contact, il revit. Lorsque celle-ci est enlevée, Creasy prend les armes.
LE REGNE DU FEU
Tandis que son frère se faisait définitivement un nom en enchaînant deux chefs-d’œuvre de la science-fiction (Alien et Blade Runner), Tony Scott, dans l’ombre de son aîné, émergeait tout juste dans les années 80, berceau du cinéma de divertissement tel qu’on le connaît aujourd’hui. Premier poulain de l’écurie Bruckheimer (à l'époque accompagné de feu Don Simpson), le cinéaste accumulait alors les commandes, véritables fleurons typiquement eighties (Top Gun, Le Flic de Beverly Hills II). A l’aube de la décennie suivante, Scott va s’éloigner des horizons lisses de ses débuts pour un cinéma plus sombre. Se dissociant un moment de ses producteurs fétiches et s’associant aux meilleurs scénaristes de l’époque, il signe certains de ses meilleurs films (Le Dernier Samaritain écrit par Shane Black, True Romance écrit par Quentin Tarantino). Si la suite de sa carrière est plus inégale, elle témoigne cependant d’une évolution constante vers une esthétique moins léchée et plus chaotique. Man on fire est l’aboutissement de ce parcours. Avec son nouvel opus, Scott délivre une œuvre qui n’est pas exempte de défauts mais qui fait néanmoins preuve d’une certaine maturité. La belle lumière filtrée au travers de stores et le montage millimétré que chérissait tant le père spirituel de Michael Bay laissent ici place à une photo granuleuse et à un découpage frénétique, voire épileptique. Il ne s’agit pas d’une manie du plan court à la Bay, mais du souhait d’obtenir un forme dérangée, où plus rien n’est droit, ni symétrique. Le réalisateur délaisse donc le beau pour l’utile et enrichit son vocabulaire cinématographique (réduction de la vitesse d’obturateur, superpositions, accélérés, ralentis, 16mm, etc.) jusqu’à atteindre un côté expérimental (les sous-titres deviennent presque un personnage tant leur rôle joue dans le film).
WE DON’T NEED NO WATER, LET THE MOTHERFUCKER BURN
Bien qu’il ne maîtrise pas totalement cette nouvelle démarche (amorcée dans Le Fan, développée dans Spy Game, achevée dans son court métrage pour BMW "Beat the Devil"), le metteur en scène parvient à insuffler à son film tantôt une nervosité bienvenue (la séquence de l’enlèvement ou certaines scènes de torture sont réellement prenantes) tantôt un aspect purement barge (l’alcoolisme du protagoniste). Bien qu’il abuse par moments de cette approche visuelle (quelques effets de style superflus par moments), Scott a le bon sens de ne pas déborder sur les scènes à vocation dramatique. Ainsi sera-t-on surpris de voir avec quelle simplicité il réussit une belle scène comme celle de l’apprivoisement de Creasy par la jeune Pita (Dakota Fanning, nouvelle enfant-génie du cinéma, aperçue dans Sam je suis Sam et la série Disparitions), scène qui aurait pu aisément tomber dans le cliché dégoulinant. Par ailleurs, l’auteur prend largement son temps, à l’ancienne, pour raconter cette histoire, pas originale pour un sou, mais rondement menée durant 2h26. Il consacre donc une grande partie aux évènements précédant l’enlèvement de Pita. Sans pour autant qu’il s’agisse d’un récit introspectif à la Michael Mann, le personnage (Denzel Washington, encore une fois habité par son rôle) prend immédiatement un relief autre. Avec Man on fire, Tony Scott fait son Gladiator des temps modernes. On se répètera souvent durant la projection que c’est exactement ce que The Punisher aurait dû être: un film de vengeance noir et violent.
Bonus
Cette première édition du dernier film de Tony Scott est un peu en deçà des espérances aux vues des éditions américaines et anglaises que l’on a pu voir chroniquées sur d’autres sites. L’éditeur promet cependant de sortir une édition Collector pour la fin d’année. Espérons simplement qu’elle sera à la hauteur de ses homologues anglo-saxonnes. Mais pour l’instant concentrons-nous sur l’édition simple de ce film.
IMAGE & SON
- Vu le traitement de l’image observé en salle, il fallait à tout prix que l’éditeur Fox respecte au possible la photographie de Paul Cameron ainsi que la volonté visuelle de Tony Scott. Avec cette édition DVD, on s’aperçoit vite que l’on ne se fiche pas de nous. Fox a en effet mis les petits plats dans les grands et nous offre comme espéré un transfert à la limite de l’orfèvre. Magnifique rendu des saturations, belle profondeur des noirs, et des contrastes rendant hommage comme il se doit au travail du chef opérateur. Même le grain volontaire est représenté majestueusement et ne détonne aucunement par rapport à la vision cinéma.
- Tout comme pour l’image, le rendu sonore du film se devait d’être transféré du support pellicule au support numérique avec le plus grand soin. Sur cette édition, trois choix nous sont proposés. Les puristes choisiront évidemment le film en version originale et par conséquent la piste Dolby Digitale 5.1. La première chose qui frappe pendant la vision du film est le rendu spatial du son. Tour à tour discrète, violente, surprenante, douce ou puissante, l’énergie sonore de Man on Fire transpire de chacune des enceintes et envoûte votre Home Cinéma, rendant encore plus fort le mélange de subtilité et de force de la musique d’Harry Gregson-Williams. La VF 5.1 possède à très peu de choses près la même prétention. Pour ce qui est de la piste DTS, il est à regretter qu’elle ne se décline qu’en VF. Sinon, presque évidemment, la subtilité est poussée au niveau supérieur et se permet même d’offrir de plus fortes résonances de la part du caisson de basses. Prévenez donc vos voisins lors de votre séance personnelle.
BONUS
- Il est devenu coutume chez Fox de nous présenter ses éditions DVD en commençant par une publicité anti-piratage. Man on Fire n’échappe malheureusement pas à la règle. De plus, les bandes-annonces des futurs titres de l’éditeur débarquent ensuite sans prévenir, et c’est au tour de Alien Vs Predator, Melinda et Melinda et L’Enlèvement, ainsi que d’une autre page promotionnelle pour la qualité du label Fox, de défiler devant nous avant de pouvoir accéder aux menus de la galette. Lourd vous avez dit? Non, pas plus que ça, ces bandes promotionnelles étant "zappables" avec la touche Menu de la télécommande.
- Le commentaire du réalisateur Tony Scott est le seul commentaire à avoir été conservé par rapport à l’édition zone 1 du film. Même s'il ne paraît pas forcément à l’aise avec l’exercice (de nombreuses petites interruptions jalonnent ses dires), chaque détail évoqué apparaît comme intéressant puisque quasiment tous les points essentiels de la fabrication du film sont abordés. De la genèse au choix du casting, du traitement de l’image à la musique, des anecdotes de tournage au jeu subtil des comédiens et de leurs techniques de travail, rien n’est laissé au hasard. Alors, même s'il ne s’agit pas du meilleur commentaire audio jamais enregistré, il apparaît tout de même comme vraiment prenant et se laisse écouter sans aucun problème.
- La seconde partie des bonus est une pléiade de scènes inédites (31’) ou rallongées, disponibles avec ou sans commentaires de la part du réalisateur. La plupart de ces scènes offre la possibilité de passer quelques instants supplémentaires en compagnie de Mickey Rourke ou Radha Mitchell. Et le commentaire optionnel de Tony Scott nous permet de mieux comprendre les choix qui ont abouti à ces amputations pour une meilleure fluidité du film. La scène la plus marquante est la fin alternative, où l’on découvre un Creasy redevenu le héros de guerre qu’il était plutôt que l’homme poétique finalement retenu pour la version finale.
- Enfin, une partie intitulée Exclusivités coulisses (1’07) permet de visionner la bande-annonce du film Trouble jeu de John Polson, dans lequel joue aussi la jeune Dakota Fanning.
Christophe Chenallet
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Interactivité :
Cette première édition du dernier film de Tony Scott est un peu en deçà des espérances aux vues des éditions américaines et anglaises que l’on a pu voir chroniquées sur d’autres sites. L’éditeur promet cependant de sortir une édition Collector pour la fin d’année. Espérons simplement qu’elle sera à la hauteur de ses homologues anglo-saxonnes. Mais pour l’instant concentrons-nous sur l’édition simple de ce film.
IMAGE & SON
- Vu le traitement de l’image observé en salle, il fallait à tout prix que l’éditeur Fox respecte au possible la photographie de Paul Cameron ainsi que la volonté visuelle de Tony Scott. Avec cette édition DVD, on s’aperçoit vite que l’on ne se fiche pas de nous. Fox a en effet mis les petits plats dans les grands et nous offre comme espéré un transfert à la limite de l’orfèvre. Magnifique rendu des saturations, belle profondeur des noirs, et des contrastes rendant hommage comme il se doit au travail du chef opérateur. Même le grain volontaire est représenté majestueusement et ne détonne aucunement par rapport à la vision cinéma.
- Tout comme pour l’image, le rendu sonore du film se devait d’être transféré du support pellicule au support numérique avec le plus grand soin. Sur cette édition, trois choix nous sont proposés. Les puristes choisiront évidemment le film en version originale et par conséquent la piste Dolby Digitale 5.1. La première chose qui frappe pendant la vision du film est le rendu spatial du son. Tour à tour discrète, violente, surprenante, douce ou puissante, l’énergie sonore de Man on Fire transpire de chacune des enceintes et envoûte votre Home Cinéma, rendant encore plus fort le mélange de subtilité et de force de la musique d’Harry Gregson-Williams. La VF 5.1 possède à très peu de choses près la même prétention. Pour ce qui est de la piste DTS, il est à regretter qu’elle ne se décline qu’en VF. Sinon, presque évidemment, la subtilité est poussée au niveau supérieur et se permet même d’offrir de plus fortes résonances de la part du caisson de basses. Prévenez donc vos voisins lors de votre séance personnelle.
BONUS
- Il est devenu coutume chez Fox de nous présenter ses éditions DVD en commençant par une publicité anti-piratage. Man on Fire n’échappe malheureusement pas à la règle. De plus, les bandes-annonces des futurs titres de l’éditeur débarquent ensuite sans prévenir, et c’est au tour de Alien Vs Predator, Melinda et Melinda et L’Enlèvement, ainsi que d’une autre page promotionnelle pour la qualité du label Fox, de défiler devant nous avant de pouvoir accéder aux menus de la galette. Lourd vous avez dit? Non, pas plus que ça, ces bandes promotionnelles étant "zappables" avec la touche Menu de la télécommande.
- Le commentaire du réalisateur Tony Scott est le seul commentaire à avoir été conservé par rapport à l’édition zone 1 du film. Même s'il ne paraît pas forcément à l’aise avec l’exercice (de nombreuses petites interruptions jalonnent ses dires), chaque détail évoqué apparaît comme intéressant puisque quasiment tous les points essentiels de la fabrication du film sont abordés. De la genèse au choix du casting, du traitement de l’image à la musique, des anecdotes de tournage au jeu subtil des comédiens et de leurs techniques de travail, rien n’est laissé au hasard. Alors, même s'il ne s’agit pas du meilleur commentaire audio jamais enregistré, il apparaît tout de même comme vraiment prenant et se laisse écouter sans aucun problème.
- La seconde partie des bonus est une pléiade de scènes inédites (31’) ou rallongées, disponibles avec ou sans commentaires de la part du réalisateur. La plupart de ces scènes offre la possibilité de passer quelques instants supplémentaires en compagnie de Mickey Rourke ou Radha Mitchell. Et le commentaire optionnel de Tony Scott nous permet de mieux comprendre les choix qui ont abouti à ces amputations pour une meilleure fluidité du film. La scène la plus marquante est la fin alternative, où l’on découvre un Creasy redevenu le héros de guerre qu’il était plutôt que l’homme poétique finalement retenu pour la version finale.
- Enfin, une partie intitulée Exclusivités coulisses (1’07) permet de visionner la bande-annonce du film Trouble jeu de John Polson, dans lequel joue aussi la jeune Dakota Fanning.
Christophe Chenallet