Ligue des gentlemen extraordinaires (La)

Ligue des gentlemen extraordinaires (La)
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Ligue des gentlemen extraordinaires (La)
De Norrington Stephen
Éditeur : Fox Pathé Europa
Zone 2
Nombre de disques : 1
Sortie : 01/04/2004
Note du film : ***---
Note FilmDeCulte : ***---
Location DVD online
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en DVD ou Blu-ray pour 1.95€
DVD Ligue des gentlemen extraordinaires (La)

Le XIXème siècle touche à sa fin et avec lui se meure l'âme de l'ancien monde, écrasé par l'implacable ère industrielle. Au tournant de l'histoire, de grands périls sont tapis dans l'ombre et un mystérieux bandit nommé le Fantom ourdit quelques machiavéliques complots. Au nom de la reine, le mythique Alan Quatermain sort de sa retraite, chargé de recruter une équipe de gentlemen aux talents réellement extraordinaires, afin d'enrayer les plans du coquin.

DES GENTLEMEN BIEN ORDINAIRES

Embarrassant cas de figure pour le critique, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires fait partie de ces films qui souffrent d'une dichotomie gênante entre choses d'excellentes factures et d'autres beaucoup moins intéressantes. Basé sur une œuvre récente et déjà culte d'Alan Moore (qui fut déjà adapté via le raté mais curieux From Hell, spéculant sur l'identité de Jack l'éventreur), toute la force du film réside dans une puissante identité visuelle (parfois gâchée par l'insuffisant budget alloué au département effets spéciaux). L'histoire raconte les aventures de personnages hors du commun tirés de la littérature d'aventure de la fin du XIXème siècle. Ainsi, nous retrouvons Sean Connery en Alan Quatermain ou Stuart Townsend en Dorian Gray. D'autres protagonistes répondent à l'appel, tels qu'un Dr Jeckyll mal accompagné, un Tom Sawyer loin de l'Amérique et des bords du Mississippi, ou une Mina Harker vampirique, rescapée de ses affaires draculéennes. A priori, adapter le roman graphique de Moore pouvait relever de la gageure. Œuvre particulièrement sombre et adulte, mêlant mythologie moderne et audaces visuelles, le récit se distingue par un romantisme amer, une violence outrée et un lyrisme propre à l'Angleterre victorienne. A posteriori, le pari semble gagné, du moins en partie.

DOUCE TRAHISON

Si une édulcoration du récit était inévitable, on justifiera plus difficilement les extrapolations et les rajouts que le scénariste a semés dans le terreau d'origine. De l'ajout douteux de personnages à la modification du rôle et de la psyché de certains autres, les trahisons ne manquent pas. Mina Harker ou le capitaine Nemo deviennent de pâles figures réduites à la simple fonction de leur originalité. La femme n'est plus qu'une créature de la nuit et se voit destituée de son rôle de leader de la Ligue au profit de Quatermain, alors que le trouble indien Nemo perd son imposante carrure, son mystère et sa cruauté. Il est aussi difficile de pardonner l'ajout impromptu d'un Tom Sawyer totalement inutile, ne servant qu'à fédérer un public américain supposé rétif aux charmes de la vieille Europe. Sans oublier Dorian Gray, absent de l'œuvre de Moore, mais dont le charme, la stature et les talents apportent une certaine classe supplémentaire. Cependant l'échec majeur du film se situe dans la structure même de la narration. Les péripéties, pour être excitantes, n'en demeurent pas moins convenues et mal amenées. Le film passe de rebondissements en déconvenues sans prendre le temps de soigner les transitions, transformant le cachet bis de l'aventure en fouillis dramatique. Les rares thèmes sont réduits à l'état d'ébauches malhabiles et caricaturales (particulièrement dans la relation père/fils spirituel, vue et revue entre Quatermain et Tom Sawyer).

GOD SAVES THE QUEEN

Une fois passée la désagréable et brouillonne impression laissée par l'intrigue trop plate, La Ligue des Gentlemen Extraordinaire peut séduire grâce au soin particulier apporté au design d'inspiration Art Déco. Conséquence directe de la première révolution industrielle, les objets, les costumes et décors du film sont issus de l'heureux mariage du fer forgé et du bois. Mélange rustique d'ancien et de moderne, aspiration au futurisme, c'est l'esprit de H.G. Wells et de Jules Verne qui pulse dans ces veines. Alors, malgré son aspect épisodiquement cheap, le film devient la plus belle illustration des délires du dessinateur de l'œuvre, Kevin O'Neil. Et si, à l'instar d'X-Men 2, certains personnages sont sous traités, d'autres, dont le Dr Jeckyll (employant le numéro en vogue des miroirs schizophrènes), apportent au film la touche salvatrice de valeur ajoutée qui l'empêche définitivement de sombrer dans l'oubli. Si La Ligue ne sera pas celle des champions, elle a déjà remporté le match de l'été.

par Nicolas Plaire

Bonus

IMAGE & SON

Magnifique image que celle qui nous est proposée dans cette édition collector. Les couleurs, aussi bien chaudes que froides, sont présentées avec un réel souci du détail et un rendu exceptionnel. Les contrastes subissent le même sort et même les effets spéciaux, qui en salle pouvaient laisser dubitatif, passent ici bien mieux. Chapeau bas. Quant aux formats sonores, trois sont présents ici: le 5.1 anglais, le 5.1 français, ainsi qu’une version française en DTS. Et même si le français possède un mixage quasi à l’identique de la version originale, la mise en avant des voix et un doublage sans âme, pour ne pas dire des plus mauvais, nuisent énormément à la qualité de l’ensemble. Même le DTS, cependant nettement meilleur que son homologue 5.1, ne corrige pas ces fautes de goût. On préfèrera alors l’excellente piste originale anglaise, qui se permet d’utiliser un maximum des ressources du caisson de basses à de très nombreuses occasions, tout en laissant une belle part aux nombreux effets sur les autres enceintes. Un vrai régal sonore. À noter aussi la présence de sous-titres anglais, français, néerlandais et arabes.

BONUS

En premier lieu, le DVD possède deux commentaires audio. Le premier est celui de Don Murphy et Don Albert (producteurs du film) et de Shane West, Jason Fleming et Tony Curran. Ce commentaire plutôt agréable à écouter parle bien évidemment du film mais aussi de son tournage, en occultant malheureusement les difficiles relations entre Norrington et ses producteurs, dont Sean Connery, mais insiste sur les choix artistiques autant que techniques. Petit souci par contre, c’est le montage de ce commentaire. En effet, les enregistrements n’ont pas eu lieu ensemble et cela se ressent un peu lors de l’écoute. Dommage. Le deuxième commentaire est signé de personnes clés de l’équipe technique, à savoir la costumière, le maquilleur, le chargé des effets spéciaux et le concepteur des maquettes. Il peut s’avérer passionnant si l’on s’intéresse vraiment en profondeur à la conception d’un film, mais peut paraître très rébarbatif tant les conversations tournent autour de cette conception.

Le DVD de suppléments est découpé en trois phases propres à la conception d’un film: pré-production, production et sortie ciné. On se demande donc ce qu’est devenue la phase de post-production, qui doit être particulièrement énorme sur ce film. - La pré-production s’intéresse aux éléments de prévisualisaton (10’), où Kyle Robinson, le responsable des effets visuels du film, nous explique la technique de prévisualisation sur ordinateur, où les scènes sont "fabriquées" antérieurement afin d’aider le réalisateur à la conception de scènes complexes avec effets spéciaux intégrés. De plus, la galerie d’images nous montre les croquis, esquisses et autres dessins préparatoires nécessaires à la conception des armes, véhicules ou encore à l’apparence des comédiens. - La production nous montre le documentaire "Rassembler la ligue" (53’), un véritable petit bijou de making of comme on en a eu rarement depuis la création du DVD. Il choisit d’aller en profondeur dans les différents aspects de création du film, que ce soit dans l’élaboration et la construction de la voiture de Nemo, les effets de construction et de destruction de Venise, la création des effets de Mr Hyde, etc. Tout cela accompagné d’images du tournage lui-même, où l’on peut apercevoir Stephen Norrington, le grand absent de ce DVD. Passionnant. Ce making of est suivi d'une demi-heure de scènes inédites et intégrales. Si dans l’ensemble il ne s’agit que de séquences rallongées, l'on en découvre quand même certaines inédites qui ont malheureusement été coupées du métrage final, au grand dam de certains protagonistes dont les personnages auraient été un peu plus étoffés, comme Tom Sawyer ou Skinner l’homme invisible. - Le segment "Sortie cinéma" n’est autre que la partie promotionnelle "propre" du film. Tout d’abord, l'on a droit à "Au delà de l’imagination", une sorte de mini making of très ciblé avec interviews des acteurs congratulant chaque membre de l'équipe pour le travail effectué sur le film. Puis le passage "Marketing" (12’) nous laisse à l’entrée des avant-premières de Prague et de Londres et ne nous montre que le tapis rouge, avec des interviews très brèves des protagonistes principaux. Gros problème, par contre, pour les non-anglophones, ce supplément n’est aucunement sous-titré, mais vu sa valeur, ce n’est finalement pas grave. Enfin suivent les différentes bandes-annonces ainsi que les spots publicitaires américains et différentes affiches promotionnelles.

Pour résumer, ce DVD est d’une belle richesse autant visuelle et sonore qu’au niveau des suppléments, mais l’absence de Stephen Norrington, le réalisateur, et d’Alan Moore, le créateur de la bande dessinée, se font lourdement sentir. Vraiment dommage.

Christophe Chenallet

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Interactivité :

IMAGE & SON

Magnifique image que celle qui nous est proposée dans cette édition collector. Les couleurs, aussi bien chaudes que froides, sont présentées avec un réel souci du détail et un rendu exceptionnel. Les contrastes subissent le même sort et même les effets spéciaux, qui en salle pouvaient laisser dubitatif, passent ici bien mieux. Chapeau bas. Quant aux formats sonores, trois sont présents ici: le 5.1 anglais, le 5.1 français, ainsi qu’une version française en DTS. Et même si le français possède un mixage quasi à l’identique de la version originale, la mise en avant des voix et un doublage sans âme, pour ne pas dire des plus mauvais, nuisent énormément à la qualité de l’ensemble. Même le DTS, cependant nettement meilleur que son homologue 5.1, ne corrige pas ces fautes de goût. On préfèrera alors l’excellente piste originale anglaise, qui se permet d’utiliser un maximum des ressources du caisson de basses à de très nombreuses occasions, tout en laissant une belle part aux nombreux effets sur les autres enceintes. Un vrai régal sonore. À noter aussi la présence de sous-titres anglais, français, néerlandais et arabes.

BONUS

En premier lieu, le DVD possède deux commentaires audio. Le premier est celui de Don Murphy et Don Albert (producteurs du film) et de Shane West, Jason Fleming et Tony Curran. Ce commentaire plutôt agréable à écouter parle bien évidemment du film mais aussi de son tournage, en occultant malheureusement les difficiles relations entre Norrington et ses producteurs, dont Sean Connery, mais insiste sur les choix artistiques autant que techniques. Petit souci par contre, c’est le montage de ce commentaire. En effet, les enregistrements n’ont pas eu lieu ensemble et cela se ressent un peu lors de l’écoute. Dommage. Le deuxième commentaire est signé de personnes clés de l’équipe technique, à savoir la costumière, le maquilleur, le chargé des effets spéciaux et le concepteur des maquettes. Il peut s’avérer passionnant si l’on s’intéresse vraiment en profondeur à la conception d’un film, mais peut paraître très rébarbatif tant les conversations tournent autour de cette conception.

Le DVD de suppléments est découpé en trois phases propres à la conception d’un film: pré-production, production et sortie ciné. On se demande donc ce qu’est devenue la phase de post-production, qui doit être particulièrement énorme sur ce film. - La pré-production s’intéresse aux éléments de prévisualisaton (10’), où Kyle Robinson, le responsable des effets visuels du film, nous explique la technique de prévisualisation sur ordinateur, où les scènes sont "fabriquées" antérieurement afin d’aider le réalisateur à la conception de scènes complexes avec effets spéciaux intégrés. De plus, la galerie d’images nous montre les croquis, esquisses et autres dessins préparatoires nécessaires à la conception des armes, véhicules ou encore à l’apparence des comédiens. - La production nous montre le documentaire "Rassembler la ligue" (53’), un véritable petit bijou de making of comme on en a eu rarement depuis la création du DVD. Il choisit d’aller en profondeur dans les différents aspects de création du film, que ce soit dans l’élaboration et la construction de la voiture de Nemo, les effets de construction et de destruction de Venise, la création des effets de Mr Hyde, etc. Tout cela accompagné d’images du tournage lui-même, où l’on peut apercevoir Stephen Norrington, le grand absent de ce DVD. Passionnant. Ce making of est suivi d'une demi-heure de scènes inédites et intégrales. Si dans l’ensemble il ne s’agit que de séquences rallongées, l'on en découvre quand même certaines inédites qui ont malheureusement été coupées du métrage final, au grand dam de certains protagonistes dont les personnages auraient été un peu plus étoffés, comme Tom Sawyer ou Skinner l’homme invisible. - Le segment "Sortie cinéma" n’est autre que la partie promotionnelle "propre" du film. Tout d’abord, l'on a droit à "Au delà de l’imagination", une sorte de mini making of très ciblé avec interviews des acteurs congratulant chaque membre de l'équipe pour le travail effectué sur le film. Puis le passage "Marketing" (12’) nous laisse à l’entrée des avant-premières de Prague et de Londres et ne nous montre que le tapis rouge, avec des interviews très brèves des protagonistes principaux. Gros problème, par contre, pour les non-anglophones, ce supplément n’est aucunement sous-titré, mais vu sa valeur, ce n’est finalement pas grave. Enfin suivent les différentes bandes-annonces ainsi que les spots publicitaires américains et différentes affiches promotionnelles.

Pour résumer, ce DVD est d’une belle richesse autant visuelle et sonore qu’au niveau des suppléments, mais l’absence de Stephen Norrington, le réalisateur, et d’Alan Moore, le créateur de la bande dessinée, se font lourdement sentir. Vraiment dommage.

Christophe Chenallet

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