Les Neiges du Kilimandjaro
 |
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
Éditeur : Diaphana
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h47
Sortie : 04/04/2012
Bien qu’ayant perdu son travail, Michel vit heureux avec Marie-Claire. Ces deux-là s’aiment depuis trente ans. Leurs enfants et leurs petits-enfants les comblent. Ils ont des amis très proches. Ils sont fiers de leurs combats syndicaux et politiques. Leurs consciences sont aussi transparentes que leurs regards. Ce bonheur va voler en éclats avec leur porte-fenêtre devant deux jeunes hommes armés et masqués qui les frappent, les attachent, leur arrachent leurs alliances, et s’enfuient avec leurs cartes de crédit… Leur désarroi sera d’autant plus violent lorsqu’ils apprennent que cette brutale agression a été organisée par l’un des jeunes ouvriers licenciés avec Michel.
Le grand public pour qui le cinéma de Robert Guédiguian se résume depuis Marius et Jeannette à une comédie douce-amère filmée dans le quartier de l’Estaque, risque de se retrouver en territoire connu avec la première partie de ces Neiges du Kilimandjaro, dont le titre illustre d’ailleurs l’une des scènes les plus émouvantes du film. L’amour, l’amitié, les ouvriers, les pastis, les barbecues, les enfants, sont les composants du film, avant que celui-ci ne déraille vers autre chose avec le braquage des personnages principaux par deux petites frappes. Scène terrifiante car réaliste et désespérée, qui relance le film sur un nouveau chemin, l’éloignant de la légèreté qui faisait le charme des premières minutes. A partir de là, Michel (Jean-Pierre Darroussin en mode Darroussin) et Ariane Ascaride (toujours aussi lumineuse) entament chacun de leur côté un parcours parallèle et une remise en question de leurs idéaux et de leur mode de vie. Certes c’est parfois un peu didactique et manichéen, mais leur cas de conscience reste cohérent, tout au plus pourra-t-on reprocher au cinéaste de prendre trop ouvertement parti pour leurs choix, rejetant et jugeant un peu trop ceux qui montrent leur désaccord (Raoul et sa femme). Reste un film agréable, bien joué, et plusieurs scènes magnifiques.
Bonus
Un documentaire de plus d'une heure intégralement consacré à Robert Guédiguian permet de revenir, extraits et images d'archives à l'appui, sur le parcours de ce cinéaste exigeant basculant du jour au lendemain dans la lumière avec le très bon Marius et Jeannette. Longuement interviewés, les acteurs parlent des films, de leur atmosphère, de leur accueil critique et public, des choix de Guédiguian (passant régulièrement d'un genre à l'autre au gré des envies et des rencontres), celui-ci intervenant également pour donner son avis sur ces différents thèmes. Au final, un documentaire intéressant, essentiel pour qui souhaite découvrir le réalisateur, évitant de trop plonger dans l'analyse pour au contraire l'ouvrir à un nouveau public.
