Les Gazelles
Éditeur : Orange Studio
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h39
Sortie : 19/08/2014
Marie et Éric sont ensemble depuis 10 ans et viennent d'acheter un appartement. Sitôt le contrat signé, Marie commence à douter de son couple. La rencontre de Martin, un barbu séduisant, va la pousser à quitter Éric brutalement. Elle n'imagine pas alors le cauchemar qui l'attend ! Car devenir célibataire après 30 ans, c'est plonger dans une insoupçonnable jungle, régie par des lois cruelles. Aidée par sa collègue Sandra et ses copines célibataires, Marie va surmonter cette épreuve et découvrir le plaisir et la liberté...
Autour d’un tel film, on se méfie automatiquement des bons échos, essentiellement parce que le niveau des comédies françaises est si bas que la moindre tentative un tant soit peu moyenne est tout de suite portée aux nues (pensons notamment aux romcoms récentes telles que L'Arnacoeur et 20 ans d'écart, ou dans un genre similaire Sous les jupes des filles). Or quelle agréable surprise que de découvrir que Les Gazelles ne bénéficie donc pas du nivellement par le bas national mais s'avère être une vraie réussite, à peu près tout ce que l’on attendait du film de Manu Payet, à savoir un film qui saurait apporter un peu de fraîcheur au genre "trentenaires célibataires" qui foisonnait au début des années 2000 (Ma vie en l'air, Célibataires, Les Poupées russes, etc.) et avait même déjà eu deux versions "féminines" (Irène et J'me sens pas belle). La bande-annonce, avec sa bande filles délurées, avait un côté "Sex and the City avec 15 ans de retard", alors que le film rappelle d’avantage Bridesmaids, avec cette même justesse dans le portrait de femmes qui n’ont le pouvoir ("C'est toi qui dit quand ! C'est toi qui dit qui ! C'est toi qui dit comment !") et sont aussi complètement paumées (elles galèrent quasi-toutes, ne savent pas ce qu'elles veulent). Et cette justesse se retrouve aussi dans les dialogues : freestyle entre elles, limite trash, balançant des références, qui ne paraissent jamais gratuites. Voir le triplé Les Nuits fauves/Jean-Michel Jarre/Téléchat qui laisse pense que, à l'instar des prods Apatow, les scénaristes n'ont pas eu peur de perdre certains spectateurs. Mais même la réplique la mieux écrite ne serait rien si elle n'était pas balancée comme il faut et à ce niveau-là, le cast assure : le tandem Chamoux-Fleurot fonctionne bien et les actrices parviennent à incarner les fêlures qui approfondissent des protagonistes. Bref, marrant, touchant, un peu long dans le troisième acte, jamais conservateur dans le propos.
Bonus
Commentaire audio de Camille Chamoux et Mona Achache Making of (22') Galerie de photos