Les Garçons de la bande

Les Garçons de la bande
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Les Garçons de la bande
De Friedkin William
Éditeur : Carlotta Films
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h55
Sortie : 20/02/2013
Note FilmDeCulte : ****--

Dans un appartement de l’Upper East Side, Michael, homosexuel cynique au train de vie princier, organise une fête d’anniversaire pour son ami Harold. Alors que les premiers convives s’amusent et se charrient, Harold tarde à apparaître. Michael doit en outre accepter un invité de dernière minute : son ami de fac Alan, homme marié qu’il soupçonne d’être un « homo refoulé ». Lorsqu’Harold arrive enfin, celui-ci affiche une humeur sarcastique qui alourdit l’atmosphère. Chacun laisse alors éclater ses rancœurs…

Il est toujours excitant de découvrir les premiers films de réalisateurs qui, par la suite, ont à ce point dépassé les attentes du public et de la critique qu’ils sont entrés par la grande porte, comme on dit vulgairement, dans l’Histoire du septième art. William Friedkin est un de ceux-là, un réalisateur précieux qui, du moins jusqu’à la fin des années 80, a toujours repoussé les limites de son cinéma, balançant à la face du spectateur des uppercuts tels que L’Exorciste, Le Convoi de la peur, ou Cruising. Alors que vient de sortir en vidéo Killer Joe, superbe polar qui signe son grand retour à plus de soixante-quinze ans, Carlotta Films offre aux fans, il en reste, la possibilité de (re)découvrir une de ses premières œuvres, Les Garçons de la bande, bouillonnante adaptation de la pièce de Matt Crowley qui triompha et fit sensation en 1968. Où ce qui s’annonce comme une amusante comédie indépendante, alternant les répliques savoureuses, la caricature, les scènes enjouées, dégénère peu à peu au fur et à mesure que les sentiments (jalousie, aigreur, angoisse, rancœurs…) se mettent à nu. Déjà, on retrouve chez le réalisateur cette propension à décadenasser son récit, lui ouvrant un champ de possibilités tel qu’il parvient sans peine, via une mise en scène alerte où la caméra à l’épaule l’emporte, à mener son spectateur dans ses retranchements. Difficile, malgré les défauts inhérents aux œuvres de jeunesse, de rester insensible devant ces garçons qui laissent éclater leur différence dans le New York de la fin des années 60, après des années de frustration et de dissimulations. Difficile de ne pas être touché par ces qui pèsent sur chacun d’entre eux, les broyant peu à peu. Un petit film, certes, qui précèdent d’un an seulement l’explosion de French Connection, mais qui déjà impose un talent brut, sans concession.

par Anthony Sitruk

Bonus

Bon, on l’avoue, on aurait aimé une édition blu-ray à l’image impeccable, nettoyée des petites imperfections qui pullulent dans certaines scènes de ce DVD. Mais devant l’effort de cette édition (dont le simple fait d’exister est déjà un événement en soit) et les quarante-deux minutes passionnantes de bonus, on saluera quand même le travail de l’éditeur. Trois documentaires, l’avant (la pièce), le pendant (le film), et l’après (ce qu’il en reste quarante ans après), pour lesquels on aurait bien du mal à en privilégier un. On sera surtout surpris par le témoignage de Friedkin lui-même, qui affirme que ce film est un des rares qu’il puisse revoir sans problème.

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