Le Policier

Le Policier
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Le Policier
De Lapid Nadav
Éditeur : Bodega Films
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h45
Sortie : 23/03/2013
Note du film : ****--

Yaron se trouve au cœur d’un groupe de policiers d’élite, appartenant à une unité anti-terroriste de la police israélienne. Ses compagnons et lui sont l’arme, le fusil pointé par l’État sur ses adversaires, «l’ennemi arabe». Yaron adore l’unité, la camaraderie masculine, son corps musclé, sa beauté. Sa femme est sur le point d’accoucher ; il pourrait devenir père d’un moment à l’autre. Sa rencontre avec un groupe peu commun, violent, radical, le confrontera à la guerre des classes israélienne et à celle qu’il livre à l’intérieur de lui-même.

CORPS INFLAMMABLES

Il y a quelques semaines sortait en salles le Belge Bullhead. Son héros était un gros poupon musculeux dont le corps de titan extériorisait une certaine idée de la virilité, gros bras, grosses cuisses et pectoraux gonflés, un leurre puisque le film parle précisément de son contraire. Le Policier, découvert l'été dernier au Festival de Locarno (dont il est reparti avec un prix), est lui aussi très proche du corps de son héros, ledit policier. Là encore, une virilité exhibée, physique athlétique, camaraderie masculine, Yaron, c'est un peu l'Israël fort. La toute-puissance de la cellule anti-terroriste à laquelle il appartient est aussi la toute-puissance de ses hommes et de ses bras. Les certitudes ont pourtant vite fait de vaciller dans Le Policier, à l'image de ce personnage qui s'étonne que leur ennemi ne soit pas palestinien. La fracture dont parle le film de Nadav Lapid est ailleurs.

Construit en diptyque de façon d'abord un peu mécanique mais finalement stimulante, Le Policier est donc coupé en deux partie bien distinctes. Entre elles deux, un mur d'incompréhension. Chacune est animée par une foi inébranlable, celle de la loi, forte comme dieu, pour les représentants de l'ordre. Et celle, révolutionnaire, d'un jeune groupe armé, dont les membres sont d'ailleurs aussi beaux que Yaron, deux tracés parallèles en un même pays et qui sont appelés à se croiser. Pas de conflit religieux ici mais un curseur déplacé sur les conflits sociaux. Si le dénouement du Policier est animé par une très forte tension, l'intérêt se situe peut-être auparavant, dans ce temps que le réalisateur a passé à observer la partie immergée de l'iceberg, avant la collision.

par Nicolas Bardot

Bonus

Un court making-of de treize minutes vient compléter le film. Pour le coup, et sans forcément cracher dessus, on aurait pu s'attendre à mieux, surtout avec les réactions que le film a entrainées en Israël.

Commentaires

Partenaires