Le Dernier maitre de l'air
De Night Shyamalan M.
Éditeur : Paramount
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h40
Sortie : 30/11/2010
Air, Eau, Terre, Feu : quatre nations destinées à disparaître, englouties par une guerre sauvage engagée, depuis un siècle déjà, par la Nation du Feu contre les trois autres nations. Mettant au défi son courage et son aptitude au combat, Aang (Noah Ringer) découvre qu’il est le dernier d’une lignée d’Avatars capables de manipuler les quatre éléments. Il s’allie à Katara (Nicola Peltz), un Maître de l’Eau, et à son frère Sokka (Jackson Rathbone), afin de rétablir l’équilibre d’un monde ravagé par la guerre.
EARTH, WIND AND FIRE
Adapté d'une série animée bien-aimée des kids, Le Dernier maître de l'air tranche assez radicalement avec les thrillers surnaturels de M. Night Shyamalan, dont les contes eux-mêmes (La Jeune fille de l'eau) ne s'adressaient déjà pas vraiment aux enfants. L'inquiétude intimiste contre une épopée fantasy qui convoque l'eau, l'air, la terre et le feu. Le bestiaire du Dernier maître de l'air offre une certaine richesse, épousant une spiritualité que Shyamalan a voulu proche de l'univers de Miyazaki, l'un de ses maîtres, où l'opposition du bien et du mal ne semble pas être un réel enjeu. Le petit héros de Shyamalan, comme ceux de ses précédents longs métrages, est marqué par un destin, a une mission dont il doit trouver l'issue et le sens en lui-même. Mais le réalisateur, qui a pourtant imposé sa patte (et avec quel brio) sur le cinéma fantastique, ne retrouve pas ici la même inspiration. On espérait, à la façon d'un Ang Lee sur Hulk (décrié à sa sortie, mais qui reste pourtant une des propositions de blockbusters les plus ambitieuses de ces dernières années), une appropriation, un détournement de la marque Avatar (titre original de la série, abandonné pour des raisons évidentes lors du passage en salles). Si Le Dernier maître de l'air, effectivement, se distingue, c'est pour de bonnes... et de mauvaises raisons.
D'abord cet espèce de kitsch bizarre de tai-chi mini masters qui traverse tout le film. Et ces tentatives parfois, à contre-courant, mais pas totalement réussies, comme ce combat des éléments, dans un village, où le cinéaste refuse le découpage frénétique et privilégie la fluidité flottante, d'air et d'eau, du plan séquence. Le dénouement, épique, constitue également un des moments forts du film, rappelant en pointillés la majesté dont peut faire preuve le réalisateur (même si la 3D, qui ne consiste ici qu'à dresser un voile gris sur l'image, tend à tout rendre terne). Mais on ne sait guère se situer devant cette œuvre hybride, trop naïve, ampoulée et premier degré pour les adultes (là où Shyamalan a pourtant déjà réussi, sérieux comme un pape, à nous faire prendre des vessies pour des lanternes), et au tempo trop lâche pour le jeune public. M. Night Shyamalan dit avoir fait ce film pour ses filles. C'est fait. On peut être heureux, aussi, de l'entendre vouloir revenir, dès son prochain projet, au genre qui l'a fait roi.
Bonus
Inutile de s'attarder sur les qualités du transfert Blu-Ray, Paramount ayant su encore une fois exploiter pleinement les capacités du support, et concentrons-nous plutôt sur les suppléments de la dernière œuvre de M. Night Shyamalan. Le premier bonus à pointer son nez est un making of simplement intitulé A la découverte du dernier maître de l'air. Fragmenté en plusieurs segments, pour une durée totale de 58 minutes, ce compte-rendu visuel s'avère être assez complet, même si au final on trouvera cela un peu court en comparaison de l'entreprise. De la genèse du projet à ses sources d'inspiration, de la profondeur des personnages à la musique en passant par le tournage au Groenland et les effets spéciaux, cette compilation tente d'approfondir, sans être abrutissant, tous les éléments essentiels de la construction du film en faisant intervenir de nombreuses personnes clés. Vient ensuite Le Siège du Nord, un module de 18 minutes concernant la cité des maîtres des Eaux. Là encore, le bonus réussit à fairele tour du sujet sans être rébarbatif puisqu'il s'attarde uniquement sur la grande scène finale mais traite aussi bien de la construction du décor que de la composition de ses habitants en n'oubliant surtout pas de faire le point sur les techniques de combat mises au point lors de l'assaut final, l'entraînement des figurants ou l'organisation même de cet assaut final. Un supplément qui méritait vraiment son segment à part. Les Origines de l'Avatar est quant à lui un petit module très intéressant pour les non-affranchis puisque l'on y découvre les origines même de la série animée dont est tiré le film, à travers un entretien avec ses créateurs Michael Dimartino et Bryan Konietzko. Une journée avec Katara est par contre le bonus le moins intéressant de tous. Très girly sur le principe, cette featurette de 5 minutes suit donc une journée type de l'actrice principale depuis le HMC (habillage/maquillage/coiffure) jusqu'au plateau de tournage en passant par les cours particuliers de la demoiselle suivis entre les prises. Enfin, cette édition se conclut sur l'inévitable Betisier et sur un lot de 4 scènes inédites dont on peut aisément comprendre l'éviction tant elles alourdissaient sérieusement l'ensemble du film.