Larry le dingue, Mary la garce
Éditeur : ESC Conseils
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h33
Sortie : 07/09/2016
Larry, pilote de course, et Deke, son mécanicien, volent la recette d'un supermarché. 150 000 dollars qui devraient leur permettre de s'inscrire à un circuit international de course automobile. Les deux complices emmènent avec eux Mary Coombs, rencontre d'un soir et témoin du vol. A bord du bolide de Larry, le trio fonce droit sur la route sans se soucier du danger et des barrages policiers.
Vendu comme l’une des références de Tarantino pour son Boulevard de la mort (dans lequel il reprend effectivement le numéro d’immatriculation), Larry le dingue, Mary la garce appartient à cette catégorie relativement prisée dans la première moitié des années 70 du film de poursuite, aux côtés des plus renommés Sugarland Express ou Point limite zéro, genre à mi-chemin entre le road movie et le polar auquel Sam Peckinpah a finalement donné le coup de grâce avec son pourtant moyen Convoi. Qu’apporte réellement John Hough à ce genre, à travers un si petit budget (l’équivalent d’une dizaine de millions d’aujourd’hui) ? Pas grand-chose, serait-on tenté de dire de prime abord, tant le film est radin en poursuites, en cadavres (le cinéaste prenant d’ailleurs bien soin de systématiquement nous montrer les flics sortant indemnes des carcasses de leur voiture), en rebondissements, à l’exception d’un dernier quart d’heure réellement haletant. Pourtant, si Larry le dingue, Mary la garce reste célèbre encore aujourd’hui, c’est surtout grâce à l’absence totale de morale de ses personnages, crapules un rien dégénérées (et pas toujours bien jouées) n’hésitant pas à prendre une femme et son gosse en otage pour piquer quelques milliers de dollars qui serviront à l’achat d’une voiture. Ces hippies sur le retour, dont Hough montre la fin, donnent au film une saveur particulière qui tranche avec les personnages habituellement positifs de ce genre de production (rappelons que ceux de Sugarland Express, par exemple, sont victimes d’un enchainement de poisse alors qu’ils entreprennent de reconstruire leur famille). Une petite curiosité, donc, nerveuse à souhait, qu’il convient de redécouvrir dans un superbe blu-ray édité par ESC.
Bonus
En route vers la contre-culture !, petit doc de vingt minutes dans lequel Olivier Père (directeur du cinéma d'Arte France) permet de mieux comprendre l’impact et l’originalité du film dans le cadre du genre des films de poursuites, survolant en plus la carrière « de mercenaire » de John Hough (et donnant fortement envie de découvrir son Incubus) et celles des acteurs. Court, mais intéressant.