La Maison
De Poirier Manuel
Éditeur : Diaphana
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h35
Sortie : 06/03/2008
C'est l'histoire de Malo, père de trois enfants et en instance de divorce, qui découvre par hasard, avec un ami, une maison qui doit être vendue aux enchères. C'est aussi l'histoire de cette lettre de petite fille qu'il a trouvée dans la maison. Et c'est l'histoire de cette maison qui a été saisie pour être vendue et qui est la maison d'enfance de deux jeunes soeurs.
LA MAISON ENSORCELEE
Très rapidement, Manuel Poirier détourne tout ce qui pourrait faire de sa Maison un spot de pub Herta (le plaisir des choses simples) ou un wannabe épisode du Château des oliviers ("Eva Darlan tu n’auras pas mes terres, putride!"). En même temps, si l’on connaît un peu le réalisateur, on sait qu’il n’est pas homme à jouer l’option carte postale du terroir. Le film est un petit rien silencieux sur les grands tout de quelques personnages en douleur, réelle et insidieuse, qui cristallisent leur besoin de refuge ou leur nostalgie meurtrie sur une maison servant de transfert sentimental, refus capricieux d'un deuil réel ou du deuil d'un mariage foiré. Bien plus amer que doux, Poirier met en scène ces quelques illusions parfois cruelles, comme la porte laissée entrouverte par une rencontre inattendue. Ce qui marque avant tout, c'est l'attention portée aux acteurs, tous parfaits (Lopez, Béjo, Schulz, Salomone) et qui sont ici la clef essentielle pour que ça marche (et c’est le cas), dans la simplicité de certaines situations, dans leur dureté (le clash entre les deux sœurs) ou leur trivialité (l’incident de voitures).
Bonus
Manuel Poirier mériterait une très belle édition DVD, afin que son oeuvre hors Western soit un peu plus connue du grand public. L'édition de La Maison ne propose malheureusement que la bande-annonce et les filmographies du réalisateur et des acteurs.