Hitcher
Éditeur : M6 Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h23
Sortie : 28/11/2007
Un jeune couple part en road trip à travers le désert. Le soir tombé, ils prennent dans leur voiture un auto-stoppeur…
La vague des remakes se poursuit. Après les Amityville et autres Massacre à la tronçonneuse, c’est au tour d’un film méconnu mais néanmoins culte de repasser devant les caméras. Le premier Hitcher mettait en scène C. Thomas Howell dans le rôle d’un jeune automobiliste pourchassé sans relâche par John Ryder, un auto-stoppeur mystérieux et sadique campé par Rutger Hauer. Vingt ans plus tard, le film garde toute sa force mais son rythme lancinant pouvait justifier l’existence d’un remake plus en phase avec un jeune public bercé à MTV. Cette fois-ci, l’ex-clippeur Dave Meyers oppose à l'auto-stoppeur un jeune couple en vacances. Le ton, très teen movie, est donné dès les premières scènes et glace le sang. Le remake opte assez vite pour une mise en scène plus extrême, plus soulignée que celle de son prédécesseur. L’ambiance planante, perverse, presque hallucinée du premier film cède la place à un thriller plus tendu, un poil plus caricatural mais néanmoins efficace.
La déception redoutée se dissipe légèrement à mesure que le film progresse. Si Sophia Bush délivre le minimum syndical, Zachary Knighton en impose dans un rôle de boyfriend désemparé particulièrement vraisemblable et charismatique. Sean Bean compose un hitcher menaçant mais auquel il manque le côté vénéneux qu’avait su apporter Rutger Hauer. Niveau action, Dave Meyers assure et réussit une mise en scène sans chichis qui sait résister à la tentation de la frime, pour livrer quelques moments de surprise plutôt efficaces. Là où le bât blesse, malheureusement, c'est dans le rapport entre l’auto-stoppeur et ses victimes. Robert Harmon avait su créer entre C. Thomas Howell et Rutger Hauer un rapport d’attraction-répulsion à la limite de l’homo-érotisme. Ici, John Ryder n’est qu’un vilain tueur, et les deux jeunes gens des victimes classiques de film d’horreur. A ce titre, le dernier acte du film, étonnamment fidèle à l’esprit perturbé de l’original, ne pourra jamais fonctionner et tombe à plat. En une poignée de minutes, la bonne surprise qui se profilait s’évanouit et c’est à la déception de reprendre ses droits.
Bonus
Edition soignée et remplie de bonus, mais sans véritable intérêt tant le film se révèle en lui-même anodin. La fin alternative montre l'héroîne un peu plus traumatisée et violente que dans le film, les scènes manquantes ne sont que des prises non retenues, le making of s'attarde un peu trop sur les cascades et les maquillage (quoique les explications sur la mort de Zachary Knighton sont assez amusantes)... Au final, une édition sympathique pour un film soigné, certes. Mais il vaut peut être mieux attendre l'original de Robert Harmon dans une édition collector !