Happiness Therapy

Happiness Therapy
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Happiness Therapy
De Russell David O.
Éditeur : Studio Canal
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 2h02
Sortie : 04/06/2013
Note du film : *****-

Pat Solatano a tout perdu, sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.

THE TIME OF MY LIFE

Comédie dramatique sur la maladie mentale ? Désordres familiaux ? Cacophonie de psychotiques et autres névrosés ? La bande-annonce vend maladroitement le film, oubliez-la sur le champ : David O. Russell livre en fait une surprenante comédie romantique, la meilleure depuis (500) jours ensemble. Le film a mis des années à se faire et c’est grâce au succès de Fighter qu’il a pu voir le jour, non sans voir les comédiens intéressés se détourner du projet. Un mal pour un bien, tant la chimie entre Bradley Cooper et Jennifer Lawrence est étourdissante. Nouvelles stars avec encore pas mal de choses à prouver (même si Lawrence s’est fait connaître par une nomination aux Oscars à seulement 20 ans), ils plongent tous deux dans un répertoire dans lequel on ne les avait jamais vus - et les récompenses de la saison les saluent déjà. Ainsi, même si son personnage, Pat, est bipolaire, prêt à exploser à la moindre occasion et cherche à remonter la pente après huit mois en hôpital psychiatrique par un optimisme forcé, Cooper dégage une touchante tendresse dans sa folie, autant dans ses échanges avec la jeune veuve faussement fofolle qu’incarne Lawrence qu’avec son père, superstitieux au bord du compulsif, interprété par un Robert De Niro qui pour le coup se fait pardonner les navets de ces dernières années.

Dans la même veine, en un peu moins hystérique, que Flirter avec les embrouilles, Happiness Therapy (encore un titre “français” qui fait grimacer) fait renouer David O. Russell avec la comédie, son genre de prédilection et, encore une fois, la famille et les personnages sont à l’avant-plan. Mais attention, pas question ici de rire des malades mentaux. Son propre fils de 18 ans étant bipolaire (il joue dans le film le jeune voisin de la famille Solatano), le réalisateur insiste sur le fait que c’est l’absurdité des situations engendrées par la maladie qui prête à rire et non pas la maladie elle-même. Ainsi, chacun cherche à minimiser sa propre folie, persuadé que l’autre est plus atteint que lui, comme si cela pouvait se mesurer. Des discussions deviennent amères et tendues de par l’extrême franchise sans censure engendrée par la maladie, mais aussi animées et drôles quand l’un contrecarre l’obsession de l’autre en allant encore plus loin que lui (une scène délicieuse entre Lawrence et De Niro). Très loin des sentiers balisés des romances habituelles, le film est rafraîchissant de par sa fluidité et sa manière de nous conduire à l’inévitable dénouement par des chemins imprévus. Comme Pat, il suffit d’accepter la main tendue et de se laisser entraîner dans la danse.

par Marlène Weil-Masson

Bonus

Le blu-ray propose tout d'abord une fin alternative plus longue dont l’intérêt était d'obtenir une conclusion "chorale" qui faisait intervenir la quasi-totalité des protagonistes du film. Elle a sans doute été raccourcie par recherche d’efficacité mais aurait eu toute sa place dans le montage final. Egalement un assez long making of (27 min) qui fait, comme souvent pour les films américains, la part belle à la promotion. Ce n'est heureusement pas tout ce qu'il nous offre puisqu’il se focalise, dans sa première partie, sur l'aspect médical de ce film. En effet, cette comédie romantique est centrée sur un personnage souffrant de troubles bipolaires. Ce choix étant tout sauf anodin, une mise en perspective est la bienvenue. Nous apprenons que le fils du réalisateur est atteint de ce qui est qualifié dans ce supplément de troubles émotionnels. Celui-ci a donc décidé de tourner ce film pour transmettre à son fils un message positif. Par ailleurs, son témoignage est complété d'interventions de médecins spécialistes (en blouse...) qui viennent confirmer la justesse des comportements filmés. "Le film qui a lancé le débat" offre un éclairage pertinent qui complète agréablement la vision du film.

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