Halloween 2
De Zombie Rob
Éditeur : Wild Side Video
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h41
Sortie : 31/03/2010
Haddonfield, Illinois. Alors que Laurie Strode, traumatisée par sa récente rencontre avec son frère, est conduite à l’hôpital, Michael Myers poursuit sa traque. Plus sauvage et terrifiante que jamais, son épopée sanglante ne fait que commencer...
H2 JET2
Il avait pourtant juré qu'on ne le reverrait pas de sitôt s'acoquiner avec l'apôtre Myers, son expérience précédente ne lui ayant pas laissé que de bons souvenirs (et retours). Mais on le sait désormais, un Zombie peut en cacher un autre et c'est la tête haute et le torse bombé que l'ami Rob vient nous présenter la séquelle de sa relecture du mythe Halloween . Après avoir erré pendant un an comme un clodo à travers champs et prairies, Michael retrouve donc le chemin de la maison et rentre au bercail pour terminer son œuvre: Haddonfield n’a qu’a bien se tenir, The Shape est de retour ! Suite directe de son Halloween et non un remake du Halloween 2 de Rick Rosenthal, Rob Zombie termine donc son appropriation du plus grand des boogeymen en pénétrant encore plus profondément dans la tête du tueur, ce qui présente un avantage énorme: celui de ne pas être une simple et vulgaire redite du film original (même si on fait un petit passage par la case hôpital) mais la suite frontale et concrète de sa vision (on pourrait même dire que le film aurait pu/du s'appeler Halloween 1.5 tant ce nouvel opus semble indissociable de son aîné). Un choix logique mais on ne peut plus risqué tant sa relecture du film de John Carpenter à été mal reçue (perçue?). Mais Rob et Michael sont un binôme qui semble fait pour co-exister, quitte à en défriser plus d'un. Et c'est ainsi que débarque cet Halloween 2 avec cette reconquête totale du croquemitaine qu’il cherchait de près dans le premier volet, qu'il fini de réinventer et qui termine de ressusciter (ou saboter c'est selon) la mythologie.
L’HOMME AU MASQUE DE PLASTIQUE
Brutal. C'est peut-être le premier adjectif qui vient à l'esprit lorsqu'on visionne cet Halloween 2. Car Myers et Zombie ne font pas dans la demi-mesure. Et dans la mode du genre aseptisé, ca fait un bien fou de regarder une vraie vision qui n'a pas peur d'aller au bout de ses ambitions et des coups de lame sans pour autant chercher la surenchère graphique malhabile et gratuite. D'autant qu'ici, Zombie ne cherche pas à jouer avec la peur et le sursaut du spectateur mais à le mettre mal à l'aise. Retour donc de l'univers craspec dans cette Amérique so white trash qu'il aime tant torturer et triturer de l'intérieur, auquel il ajoute son imagerie gothico-grotesque qu’il trimballe depuis ses premiers clips et qui dénote complètement avec celle connue du tueur. On appelle ca jouer avec le feu! Mais vous l'aurez compris, rien ici n'est fait gratuitement, et grâce à ses fantaisies visuelle, le réalisateur de La Maison des 1000 morts et de The Devil's rejects met en images ce qui se passe dans la tête et les tripes de son monolithe de héros, Myers étant définitivement guidé par les voix de sa mère et de sa conscience enfantine. Une chose est sûre : on ne peut pas dire que l'ex leader de White zombie se contente de peu. Du coup, il en profite même pour en rajouter une couche et fait aussi de Laurie un vrai cas de psychanalyse puisqu'elle même a désormais attaqué son délabrement psychologique suite au meurtre de quasiment tous ses proches dans le premier volet et qu'il nous la laisse en fin de parcours dans un état d’esprit encore plus marbré que celui son grand frère. Et si on compte sur un Dr Loomis encore plus "enfoiré" que précédemment pour monter le niveau, c'est sûr qu'avec un tel triangle de tarés on se trouve à 1000 lieues de tout manichéisme. Et tout ça pour quoi finalement? Pour que Zombie se retrouve au même point qu'avant et que son orientation finisse de rallier ses fans hardcore à sa cause en risquant une nouvelle fois de d'être dénigrée par les aficionados du matériau d’origine ne supportant pas que la légende soit ainsi égratignée. Et à ce niveau-là il n'y a toujours pas de gagnant mais quand même deux films sacrément personnels qu'il serait toutefois dommage d'ignorer.
Bonus
Éternel insatisfait, on pourra toujours reprocher au transfert numérique de ce Halloween 2 de manquer de subtilité pour les noirs profonds ou de posséder un certain grain parfois trop prononcé. Mais est-ce bien nécessaire de pinailler de la sorte alors que les films de Rob Zombie ont toujours eu une influence basée sur des vieilles pelloches et des classiques du film de genre à l'image bien prononcée. En l'état, cette image "imparfaite" du film contribue donc à rajouter une certaine atmosphère crasspec à l'œuvre, et ce n'est pas pour déranger. Plus problématique, le son pose clairement deux ambiances. Là ou la piste originale manque clairement de dynamique et perd souvent la force de la voie centrale, c'est le mixage français (mais très moyennement doublé) qui remporte le duel tant ce dernier offre au film une vraie incidence et une vraie clarté à l'ensemble. S'il ne fallait retenir qu'un seul bonus de cette édition DVD ce serait indubitablement le commentaire audio de son réalisateur tant ce dernier se trouve être prolixe sur l'ensemble du film et prend, semble t-il, un malin plaisir à décortiquer l’ensemble: condition de tournages, analyse de scènes et des personnages etc. pour le plus grand plaisir des fans. On trouvera ensuite un lot de 23 Scènes coupées et alternatives pas forcément mémorable, tout comme un Bêtisier totalement dispensable ainsi que 3 tests de maquillages de Myers (en intérieur ou extérieur) et de sa mère, la charmante Sherri Moon Zombie.