Et maintenant, on l'appelle El Magnifico

Et maintenant, on l'appelle El Magnifico
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Et maintenant, on l'appelle El Magnifico
Éditeur : Sidonis
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 2h00
Sortie : 12/01/2010
Note FilmDeCulte : *****-

Diplômé des plus grandes écoles anglaises, le jeune Thomas More revient dans l'Ouest sauvage prendre possession de l'héritage que lui laisse son père. Un autre monde pour lui et des rencontres tumultueuses, particulièrement trois cow-boys, les meilleurs amis du défunt, des hommes aux mœurs frustres, toujours prêts à faire le coup de poing et à lever le coude. Si Thomas entreprend de faire leur éducation, de leur enseigner les bonnes manières, ceux-ci poursuivent le même but, mais dans l'autre sens. Soit de transporter le fils More en un fils de l'Ouest sauvage. Un vrai de vrai...

Il y a donc bien un vrai cinéaste derrière Enzo Barboni (qui signe ici sous le nom de E.B. Clucher), dont le fait d'arme le plus connu restait le premier Trinita, immense succès au box-office mais échec critique féroce. Passerelle entre un western américain plus sérieux (tourné en Yougoslavie, le film s'éloigne visuellement des westerns - italiens ou autre - tournés en Espagne) et la parodie à-la-Trinita, Et maintenant on l'appelle El Magnifico est surtout un récit doublement initiatique : celui d'un jeune "homme de l'est" (Man from the East, titre original qui a ici bien plus de sens) débarqué au beau milieu de l'ouest américain avec son vélo, son microscope et ses bonne manières britanniques, qui doit pour l'amour d'une femme apprendre à devenir un véritable Trinita ; celui des trois bandits qui le prennent sous leur aile, trois personnages déracinés qui fuient perpétuellement le progrès, poussés vers l'Ouest sauvage (le progrès étant ici représentant par Terence Hill et ses manières européennes, mais aussi la sirène du train qu'on entend régulièrement au loin - train par lequel arrive d'ailleurs l'acteur au début du film). De belles idées, le film en regorge et les assène sur un ton doux et parfois un rien amer très éloigné des autres films de Barboni, qu'une jolie bande originale vient prolonger. Une vraie réussite, pour un film en forme de préquel à On l’appelle Trinita et qui, logiquement, n'a guère brillé au box-office. L'occasion de le redécouvrir aujourd'hui via l'édition Sidonis qui sort ces jours-ci.

par Anthony Sitruk

Bonus

Outre la chouette bande-annonce du film, on peut trouver dans cette édition un entretien avec un journaliste qui revient sur la genèse du film, sur le choix de Barboni de s’éloigner des formules à succès de ses deux Trinita, et sur le récit initiatique du personnage principal. Livrant quelques anecdotes de tournage (notamment le choix de tourner en Yougoslavie et non en Italie ou en Espagne comme l’ont été les autres westerns de l’époque), il tourne néanmoins un peu en rond et peine à livrer une analyse poussée du film. Ce qu’il en dit, malgré les répétitions, reste intéressant, mais on sent bien qu’il n’est pas forcément passionné par l’œuvre de Barboni !

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