Eden Log
De Vestiel Franck
Éditeur : Bac Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h25
Sortie : 08/07/2008
Un homme reprend conscience au fond d’une grotte. Il n’a pas la moindre idée des raisons qui l’ont amené jusque-là, pas plus qu’il ne sait ce qu’il est arrivé à l’homme dont il découvre le cadavre à côté de lui.
LA CAVE SE REBIFFE
Structurellement très proche d’un jeu vidéo (le héros avance, s’arrête, apprend quelque chose, se bat, continue… même les cinématiques sont là), Eden Log souffre d’une contradiction fondamentale qui plombe constamment le film. Le héros (le stoïque Clovis Cornillac) se réveille au milieu d’un environnement qui lui est inconnu. Il veut tout à la fois s’en échapper et essayer d’en savoir plus. Ni tout à fait survival, ni tout à fait enquête, Eden Log va simultanément dans deux directions opposées; le film est constamment à contre-courant de lui-même. C’est pourtant un projet ambitieux que propose pour son premier film Franck Vestiel. Riche dans son design, superbement éclairé, et suffisamment jusqu’au-boutiste dans sa démarche pour éviter les accusations de film poseur. A la différence du récent Chrysalis, Eden Log semble fonctionner en vase clos, dans un univers très détaillé, sans doute nourri d’un travail de conception très précis. Et c’est le grand mérite du film de ne jamais être dévoré par ses influences.
Bonus
Bac Vidéo met les petits plats dans les grands, afin de prévenir le statut culte que le film pourra un jour, peut être, acquérir (c'est clairement dit dans les bonus). Le film, malgré son échec en salle, se rattrape donc avec une édition fournie, composée d'un making of "pris sur le vif" (on échappe à la featurette hypocrite), qui revient sur les conditions de tournage difficile (le froid, la boue, les odeurs), malheureusement parasité par une voix off envahissante. Celle-ci oublie par ailleurs, à certains moments, que l'échec public d'un film peut aussi être du à son réalisateur, dont le style et l'univers peuvent être un rien trop exigeants, ce qui est le cas ici. Le discours sur la difficulté de toucher le public lorsque l'on fait de la science-fiction peut donc apparaître comme risible ici. Les entretiens se montrent intéressants également, même si là encore on a droit au refrain sur la France qui ne sait reconnaître les talents de ses cinéastes, etc. Cornillac revient sur les choix de mise en scène, sur le rapport à la religion et aux jeux vidéo, tandis que le producteur parle de sa rencontre avec le cinéaste, de la première lecture du scénario, et du choix du titre. Des dessins préparatoires, plusieurs filmographies, et la bande-annonce du film, viennent compléter cette très belle édition.