Dersou Ouzala
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Éditeur : Potemkine
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 2h07
Sortie : 05/09/2012
En 1902, dans la région de l'Oussouri,Vladimir Arseniev, explorateur, procède avec son équipe à des relevés topographiques. Il rencontre Dersou Ouzala, un remarquable chasseur. Celui-ci connaît parfaitement la taïga et devient le guide d'Arseniev. Amoureux des bêtes et de la nature, Dersou conduit le géographe dans une région inexplorée où ils devront faire face à de terribles obstacles. Film d'aventures et poème écologique, ce film majeur d'Akira Kurosawa prône la réconciliation primordiale avec les éléments et les êtres, faute de quoi l'homme se condamne à un lent suicide.
Potemkine poursuit donc son exploration du cinéma soviétique des années 70 et 80 (citons en particulier Requiem pour un massacre dans le catalogue de cet éditeur – film méritant en effet de figurer en bonne place dans toute Dvdthèque qui se respecte !) avec Derzou Ouzala, film qui tient une place très particulière dans la filmographie de Kurosawa et qui remporta l'oscar du meilleur film étranger. En effet, suite aux échecs successifs de Barberousse et de Dodes Kaden et face à l’arrivée de la nouvelle vague du cinéma japonais, le réalisateur se voit contraint de trouver des financements hors de son pays. Ce film, le premier qu’il réalisera hors du Japon, reste pourtant très fidèle aux thématiques de Kurosawa tout en étant assez singulier dans son traitement. Derzou Ouzala est basé sur l’amitié de deux hommes, figure familière des amateurs de Kurosawa. Une bonne part de son œuvre ayant consisté en des adaptations de classiques de la littérature Russe, il n’est pas surprenant de retrouver ici ses sujets de prédilection. En revanche, on ne peut qu’être frappé par l’extrême sobriété du film, particulièrement inhabituelle chez ce cinéaste. Celui-ci est structuré en deux époques suivies par un épilogue. Dans la première partie du film, le guide est le maître, c’est lui qui sait décrypter la nature et qui prend l’ascendant sur les autres protagonistes. Dès la seconde partie, sa force décline et il se rend compte qu’il ne pourra pas survivre face à la nature. L’épilogue le montre incapable de comprendre les codes de la vie urbaine. Tout le film est centré sur ce rapport pragmatique de l’homme à une nature qui est représentée comme une menace potentielle, ni idéalisée ni admirée, mais crainte. Derzou Ouzala est donc un film extrêmement épuré dont le charme prend le spectateur par surprise pour ne plus le lâcher.
Bonus
DVD fort riche doté tout d’abord de deux étonnants documents soviétiques d’époque, l’un portant sur le tournage du film, l’autre ayant été filmé à l’occasion du Festival de Moscou. Excessivement rares, ces deux docs font figure d’œuvre de collection et les avoir ici serait presque un micro événement. Ensuite, un fragment de film montrant des images de Vladimir Arseniev. Enfin, terminons avec une présentation passionnante d’une vingtaine de minutes par Charles Tesson nous offrant une analyse en profondeur de Derzou Ouzala permettant de replacer ce film dans la carrière de Kurosawa.
