Dernier Trappeur (Le)
 |
 |
 |
 |
Notez ce film |
De Vannier Nicolas
Éditeur : TF1 Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 1
Sortie : 20/10/2005
Nicolas Vannier réinvestit sa connaissance du grand Nord dans un docu-fiction à la gloire de Norman Winther, l'un des derniers trappeurs à vivre en harmonie et en équilibre avec la nature sauvage des Montagnes Rocheuses.
NANOOK M’A TUER
Il y a un formidable trait d’ironie involontaire dans le nouveau film de Nicolas Vannier. A la fin de la première partie de ce conte "démago-nature-et-découvertiste" à usage des vacanciers de Noël, Nicolas Vannier sacrifie, symboliquement, le Père spirituel de la tradition documentaire sur l’autel du docu-fiction. Explications: Norman Winther, Santa Claus svelte à la barbe congelée, célèbre la symbiose environnementale dans sa cabane en bois (construite en dix minutes, avec sa femme Nebraska en guise de chef de chantier), fait copain-copain avec tous les animaux du coin et part sur son traîneau tiré par des huskies, le cabot Nanook en tête, colporter la bonne parole en ville. Mais, enfer citadin oblige, la bête a tôt fait de finir écrasée sous une voiture. Fin du premier acte. Et incroyable aveu de Vannier, rendant un hommage (noter que le chien en question fut rebaptisé du nom du célèbre esquimau à l‘occasion du film) d’une infinie maladresse au chef de file historique du genre documentaire, l’éternel Nanook of the North - grosse machine ethnographique dramatisée comme il faut, pipeautée comme de juste et gonflée de morale occidentale grandiloquente. Tuer Nanook pour refaire du Nanook en moins bien, tel est le programme du Dernier Trappeur, gourmandise ronflante pour sorties scolaires de fin d’année, sous sponsor WWF et Gaz de France. A l’arrivée: quelques belles images (très belle séquence pré-générique notamment), des animaux bons acteurs, des dialogues impressionnants de nullité, une progression dramatique affligeante et un message écolo-coin-coin d’une banalité molle. Reste que, noyée dans une musique omni-présente ("Combien de films rafistolés par la musique! On inonde un film de musique. On empêche de voir qu'il n'y a rien dans ces images", écrivait Bresson, qui ne croyait pas si bien dire), nul doute que Mamie sera ravie d'y emmener le petit dernier.
Bonus
Soucieux de satisfaire le plus grand nombre, les suppléments du Dernier Trappeur sont un modèle de cohérence et d'équilibre. Ils sont divisés en deux grandes parties, l'une généraliste, et l'autre spécialement destinée aux jeunes spectateurs.
La première, De 7 à 77 ans, contient deux grands making-of purement cinématographiques. En une petite heure, L'envers du décor mêle prises sur le vif du tournage et interviews des membres de l'équipe. Sans jamais s'appesantir sur les nombreux détails techniques, ce making-of offre un excellent aperçu des conditions extrêmes du tournage (à des températures atteignant parfois les – 40 degrés) et de la somme de travail nécessaire à la réalisation de quelques plans. C'est un panorama spontané et agréable des enjeux de la fiction documentaire.
Plus spécifique, Un autre voyage se consacre essentiellement au travail du compositeur Krishna Lévy. Ce dernier nous explique comment il a créé la musique du film, des premières ébauches à l'enregistrement en studio. Une initiative louable, tant ce domaine reste méconnu des spectateurs. Les interlocuteurs, et Krishna Lévy le premier, ont des mots simples et directs pour expliquer leur travail, et les étapes de la composition sont clairement définies. Une demi-heure, qui, encore une fois, est un plaisir de spectateur.
La deuxième partie, de par ses choix didactiques, est destinée aux jeunes curieux et à leurs professeurs, Pour les trappeurs en herbe. Sur des images du film, une voix-off explique dans le premier module comment se construire une cabane au Canada. De la coupe des arbres à la pause des fenêtres, on apprend en 12 minutes tout ce qu'il faut savoir pour faire une vraie cabane en rondins.
Les enfants ont la parole est une rencontre entre Nicolas Vanier et les élèves d'une classe de CM2. En 13 petites minutes, le réalisateur répond simplement aux questions que se posent les enfants sur le tournage, le réalisme de certaines scènes, et le destin des animaux du film. Les jeunes cinéphiles y trouveront probablement des réponses à leurs propres questions.
Plat de résistance, la dernière vidéo est un documentaire pur et simple. Pendant presque une heure, Les animaux du froid aborde toute la faune et la flore du Grand Nord canadien. Ours bruns et noirs, caribous, aigles, castors, saumons, herbes et arbustes divers : tous sont montrés et exposés dans leurs habitudes et leurs modes de vie. Les images sont belles, mais la voix-off possède malheureusement toute la linéarité d'un exposé éducatif. Il s'agit plus d'un supplément scolaire que d'une gourmandise pour dévédévores, mais il s'agit bien là d'intéresser les plus jeunes et leurs professeurs. Ces derniers pourront justement tester leurs connaissances avec les deux quizz qui closent ces suppléments. Deux séries de questions, pour les 4-7 ans et les 8-12 ans, que les mordus d'animaux sauvages n'auront aucun mal à vaincre.
A l'instar du film, ces suppléments marient parfaitement la fiction et le documentaire sans jamais privilégier l'un ou l'autre. Intelligents mais abordables, exhaustifs mais simples, ils s'allient parfaitement au film de Nicolas Vanier, et prolongent le plaisir des amoureux de la nature comme celui des simples curieux. Dans un monde idéal, tous les bonus dvd devraient coller ainsi à leur film.
En savoir plus
Interactivité :
Soucieux de satisfaire le plus grand nombre, les suppléments du Dernier Trappeur sont un modèle de cohérence et d'équilibre. Ils sont divisés en deux grandes parties, l'une généraliste, et l'autre spécialement destinée aux jeunes spectateurs.
La première, De 7 à 77 ans, contient deux grands making-of purement cinématographiques. En une petite heure, L'envers du décor mêle prises sur le vif du tournage et interviews des membres de l'équipe. Sans jamais s'appesantir sur les nombreux détails techniques, ce making-of offre un excellent aperçu des conditions extrêmes du tournage (à des températures atteignant parfois les – 40 degrés) et de la somme de travail nécessaire à la réalisation de quelques plans. C'est un panorama spontané et agréable des enjeux de la fiction documentaire.
Plus spécifique, Un autre voyage se consacre essentiellement au travail du compositeur Krishna Lévy. Ce dernier nous explique comment il a créé la musique du film, des premières ébauches à l'enregistrement en studio. Une initiative louable, tant ce domaine reste méconnu des spectateurs. Les interlocuteurs, et Krishna Lévy le premier, ont des mots simples et directs pour expliquer leur travail, et les étapes de la composition sont clairement définies. Une demi-heure, qui, encore une fois, est un plaisir de spectateur.
La deuxième partie, de par ses choix didactiques, est destinée aux jeunes curieux et à leurs professeurs, Pour les trappeurs en herbe. Sur des images du film, une voix-off explique dans le premier module comment se construire une cabane au Canada. De la coupe des arbres à la pause des fenêtres, on apprend en 12 minutes tout ce qu'il faut savoir pour faire une vraie cabane en rondins.
Les enfants ont la parole est une rencontre entre Nicolas Vanier et les élèves d'une classe de CM2. En 13 petites minutes, le réalisateur répond simplement aux questions que se posent les enfants sur le tournage, le réalisme de certaines scènes, et le destin des animaux du film. Les jeunes cinéphiles y trouveront probablement des réponses à leurs propres questions.
Plat de résistance, la dernière vidéo est un documentaire pur et simple. Pendant presque une heure, Les animaux du froid aborde toute la faune et la flore du Grand Nord canadien. Ours bruns et noirs, caribous, aigles, castors, saumons, herbes et arbustes divers : tous sont montrés et exposés dans leurs habitudes et leurs modes de vie. Les images sont belles, mais la voix-off possède malheureusement toute la linéarité d'un exposé éducatif. Il s'agit plus d'un supplément scolaire que d'une gourmandise pour dévédévores, mais il s'agit bien là d'intéresser les plus jeunes et leurs professeurs. Ces derniers pourront justement tester leurs connaissances avec les deux quizz qui closent ces suppléments. Deux séries de questions, pour les 4-7 ans et les 8-12 ans, que les mordus d'animaux sauvages n'auront aucun mal à vaincre.
A l'instar du film, ces suppléments marient parfaitement la fiction et le documentaire sans jamais privilégier l'un ou l'autre. Intelligents mais abordables, exhaustifs mais simples, ils s'allient parfaitement au film de Nicolas Vanier, et prolongent le plaisir des amoureux de la nature comme celui des simples curieux. Dans un monde idéal, tous les bonus dvd devraient coller ainsi à leur film.
