Convoyeur (Le)
De Boukhrief Nicolas
Éditeur : Studio Canal
Zone 2
Nombre de disques : 1
Sortie : 05/11/2004
Alexandre Demarre, personnage au passé trouble, se fait engager par Vigilante, une société de transport de fonds. Victime de trois braquages sanglants, cette compagnie est au bord du dépôt de bilan. La tension est extrême, les employés sont sur les nerfs. Un complice des braqueurs se cache-t il au sein de l'entreprise? Qui est Alexandre et que cherche-t-il?
ANTISOCIAL
Pour cette troisième incursion derrière la caméra, après une oeuvre au relent autobiographique (Va mourire) et un remake déguisé de La Ronde de Max Ophüls (Le Plaisir et ses petits tracas), Nicolas Boukhrief, cofondateur du mensuel Starfix, s'attaque enfin au film de genre avec ce polar nerveux aux multiples influences. Le réalisateur renoue avec une certaine tradition du cinéma français disparue avec l'arrivée des années 80. Le Convoyeur a pour parrain les séries noires d’Yves Boisset, et Alain Corneau; l'image d'Albert Dupontel préparant minutieusement son matériel renvoie d'ailleurs à celle d'Yves Montand dans Police Python 357. Nicolas Boukhrief emprunte aussi au cinéma américain des seventies, notamment à Don Siegel et William Lustig (la compagnie se nomme Vigilante), à son style coup de poing et son efficacité. Mais à la différence de certaines oeuvres des autres membres de la matrice Starfix, ce long-métrage n'est pas qu'un catalogue de références, c'est une solide histoire traversée par des personnages de chair et de sang sortis d'un Ken Loach. L'univers des convoyeurs de fonds, sujet encore inédit au cinéma, permet de renouveler la série noire, et de donner au film un fort ancrage social.
HAUTE TENSION
Nicolas Boukhrief prend un malin plaisir à observer le microcosme de cette petite entreprise au bord de la crise de nerf. L'aspect documentaire sur ces smicards kamikazes est très présent dans la première partie, moins dans la seconde où le thriller reprend ses droits. Dès la séquence d'ouverture, où un camion de transport de fonds est explosé par une roquette, la tension est omniprésente, et met le spectateur sous pression jusqu'à la dernière seconde du métrage. Le scénario habile, écrit par Eric Besnard, auteur du prochain long métrage de Mathieu Kassovitz, Babylon Babies, repose sur une trame simple et efficace. Le moteur de l'intrigue est cet étranger aux motivations mystérieuses, plongé dans un environnement inconnu. Alexandre Demarre, incarné par Albert Dupontel, est la clé de voûte du film; autour de lui gravitent ainsi des personnages bien caractérisés, interprétés par des acteurs venus d'horizons différents, tel Jean Dujardin ou François Berléand. Le Convoyeur redonne ainsi ses lettres de noblesse à la série noire à la française, et confiance au cinéma de genre de notre production nationale. Quant à Nicolas Boukhrief, après cette réussite, il va dans les prochaines années s'essayer à d'autres styles en réalisant un film d'horreur et une comédie.
Bonus
IMAGE ET SON
Au moment de sa sortie en salles, Le Convoyeur nous offrait une photographie perpétuellement froide tournant principalement autour du bleu métallique et du blanc. Pour son passage au DVD, la teinte des couleurs reste à l’identique et retranscrit parfaitement le travail du chef opérateur Dominique Colin. La définition de l’image laisse cette ambiance froide opérer tout le long et, même si on peut noter la présence de quelques grains sur l’image, dus à la pellicule, cela n’altère en rien la saveur du métrage, qui conserve le même impact que sur grand écran. Impact amplifié par la présence sonore des deux pistes qui nous sont proposées: le Dolby Digital 5.1 ou le DTS. Si l’on favorisera la piste DTS à la 5.1, ce ne sera que pour se laisser un peu plus prendre au jeu. Mais chaque mixage retranscrit méticuleusement le son, très important car oppressant, de la musique ou de cette atmosphère pesante, fine et sobre, que Nicolas Boukhrief a si bien exploitée tout au long de son film, notamment lors de l’attaque finale, qui laisse exploser tout en justesse chaque enceinte de l’installation, en privilégiant toutefois le caisson de basses. Le Convoyeur, ou quand le cinéma s’invite encore une fois dans votre salon.
BONUS
Plusieurs suppléments agrémentent cette édition. Si chacun appréciera ou non ces bonus, personne ne pourra contester leur qualité:
- Le making of (25’) se présente de manière simple, carrée et efficace sous la forme d’un journal de bord sans commentaire ni entretien promotionnel. Pas besoin d’en dire plus, il suffit de se laisser intriguer par ces images pour admirer encore une fois le rendu du film et l’étonnant travail du réalisateur concentré face à ses acteurs, ou des techniciens face aux cadres et autres artifices. - Une galerie de photos (3’30) ainsi que des projets d’affiches (2’), tous deux auto-défilants, agrémentent les bonus. - Suivent la bande annonce et le teaser, mais qui sont cette fois accompagnés d’un supplément assez énigmatique: la Promo réel (4’35). Car une fois n’est pas coutume, on possède désormais une sorte de bande annonce promotionnelle (donc beaucoup plus longue qu’une bande annonce traditionnelle) pour le marché anglophone, qui résume le film sans dialogue mais tout en musique. - On peut aussi noter la présence de la filmographie de la plupart des protagonistes du film. - Deux bandes annonces des films à venir chez l’éditeur (Infernal Affairs, Fahrenheit 9/11). - Enfin, le DVD nous propose un autre bonus inédit puisque nous sommes en présence, en avant-première exclusive, de cinq extraits du prochain album de Nicolas Baby, le compositeur du film, dans un mixage 5.1.
Christophe Chenallet
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Interactivité :
IMAGE ET SON
Au moment de sa sortie en salles, Le Convoyeur nous offrait une photographie perpétuellement froide tournant principalement autour du bleu métallique et du blanc. Pour son passage au DVD, la teinte des couleurs reste à l’identique et retranscrit parfaitement le travail du chef opérateur Dominique Colin. La définition de l’image laisse cette ambiance froide opérer tout le long et, même si on peut noter la présence de quelques grains sur l’image, dus à la pellicule, cela n’altère en rien la saveur du métrage, qui conserve le même impact que sur grand écran. Impact amplifié par la présence sonore des deux pistes qui nous sont proposées: le Dolby Digital 5.1 ou le DTS. Si l’on favorisera la piste DTS à la 5.1, ce ne sera que pour se laisser un peu plus prendre au jeu. Mais chaque mixage retranscrit méticuleusement le son, très important car oppressant, de la musique ou de cette atmosphère pesante, fine et sobre, que Nicolas Boukhrief a si bien exploitée tout au long de son film, notamment lors de l’attaque finale, qui laisse exploser tout en justesse chaque enceinte de l’installation, en privilégiant toutefois le caisson de basses. Le Convoyeur, ou quand le cinéma s’invite encore une fois dans votre salon.
BONUS
Plusieurs suppléments agrémentent cette édition. Si chacun appréciera ou non ces bonus, personne ne pourra contester leur qualité:
- Le making of (25’) se présente de manière simple, carrée et efficace sous la forme d’un journal de bord sans commentaire ni entretien promotionnel. Pas besoin d’en dire plus, il suffit de se laisser intriguer par ces images pour admirer encore une fois le rendu du film et l’étonnant travail du réalisateur concentré face à ses acteurs, ou des techniciens face aux cadres et autres artifices. - Une galerie de photos (3’30) ainsi que des projets d’affiches (2’), tous deux auto-défilants, agrémentent les bonus. - Suivent la bande annonce et le teaser, mais qui sont cette fois accompagnés d’un supplément assez énigmatique: la Promo réel (4’35). Car une fois n’est pas coutume, on possède désormais une sorte de bande annonce promotionnelle (donc beaucoup plus longue qu’une bande annonce traditionnelle) pour le marché anglophone, qui résume le film sans dialogue mais tout en musique. - On peut aussi noter la présence de la filmographie de la plupart des protagonistes du film. - Deux bandes annonces des films à venir chez l’éditeur (Infernal Affairs, Fahrenheit 9/11). - Enfin, le DVD nous propose un autre bonus inédit puisque nous sommes en présence, en avant-première exclusive, de cinq extraits du prochain album de Nicolas Baby, le compositeur du film, dans un mixage 5.1.
Christophe Chenallet