Cloverfield

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Cloverfield
De Reeves Matt
Éditeur : Paramount
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h21
Sortie : 08/08/2008
Note du film : ****--
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Alors que Rob s’apprête à partir pour le Japon, ses amis organisent une fête surprise chez lui. Soudain, une secousse se fait ressentir. Au loin, quelque chose attaque la ville…

WHAT DID YOU SEE, YOUNG MAN ?

Le sol gronde. La caméra tremble. Une foule de yuppies se précipite sur le toit de leur loft: au loin, la Statue de la Liberté vient d’être décapitée par une créature inconnue. Petit malin que ce J.J. Abrams… Avec ce teaser sorti inopinément au mois de juillet, il donnait le premier aperçu d’un projet ambitieux et lançait le buzz autour du mystérieux Cloverfield. Six mois plus tard, le monstre fait son apparition. Et, s’il n’égale jamais son extraordinaire teaser, le film de Matt Reeves ne déçoit pas. Ce mélange assumé de Godzilla et du Projet Blair Witch prend le parti d’une captation sur le vif d’un sujet habituellement cantonné au cinéma grand spectacle clinquant. Le film-catastrophe, puis le film de monstre, au lieu de se déployer dans un glorieux 35mm, prennent forme dans la petite lucarne d’un caméscope trimballé par hasard par les personnages. En résulte un témoignage à la première personne, chaotique, incertain, aussi troublant qu’il peut parfois être insupportable. Mais Reeves et Abrams n’oublient pas pour autant le spectaculaire: leur camcorder (incassable, à la batterie inépuisable, et au son 5.1) rend compte d’images de destruction absolument dantesques.

ROAR !

Tourné pour une misère à l’échelle hollywoodienne, Cloverfield détonne par sa simplicité. « Trop de questions, pas assez de réponses ». Ce reproche souvent adressé à l’autre création-phrare d’Abrams, Lost, Cloverfield le retourne à son avantage. En montrant des personnages pris sur le vif au milieu d’une catastrophe sans tenants ni aboutissants, il frustre autant qu’il épate. D’où vient ce monstre ? Pourquoi est-il là ? Les autres villes sont-elles aussi attaquées ? Jamais le spectateur n’en saura plus que les héros. Totalement dénué de musique (mis à part un superbe générique de fin, Roar !, de Michael Giacchino), le film ne rompt jamais l’illusion qu’il essaie de créer. En restant focalisé sur ses personnages et son parti pris, Reeves nous plonge dans un chaos aux relents de 11 septembre fortement assumés. Mais bizarrement, malgré son intégrité formelle, Cloverfield n’égale à aucun moment un autre film à l’approche similaire : La Guerre des mondes de Steven Spielberg, qui était à la fois, paradoxalement, plus spectaculaire et plus intimiste. Reste un spectacle malin, assumé, et finalement assez modeste. Une seule question subsiste : tiendra-t-il à la revoyure ?

par Liam Engle

Bonus

Un son monstrueux (faites attention aux basses), et un transfert d'image vraiment juteux, voilà ce que propose Paramount, pour aider le film à obtenir une deuxième carrière. Et comme si cela ne suffisait pas (heureusement cela dit), ils agrémentent la galette d'une bonne tripotée de suppléments qui, même s'ils ne sont pas tous indispensables, valent le détour. C’est pas exemple le cas du commentaire audio du réalisateur.

Passant son temps entre genèse et anecdotes de tournage tout en prenant toujours le temps de rappeler sa volonté de mise en scène "amateur" qui lui à tant tenu à cœur, Matt Reeves n'arrête jamais sa participation à l'exercice et sait particulièrement rendre le commentaire agréable sans être redondant.

Le Making of du film sobrement intitulé Document 01.18.08 est là aussi un petit moment (de 28 minutes) bien savoureux. Car après avoir bien spécifié la difficulté à garder secret un projet tel que ce film, la caméra se promène au fil du tournage pour capter les impressions des différents intervenants clé du film et l'on prendra surtout son pied à voir quelle est la part de réel et de rajouts visuels (impressionnants) du film.

Un supplément très complémentaire du module suivant: Les Effets visuels de Cloverfield qui, comme son nom l'indique, se concentre sur les séquences les plus parlantes en termes d'effets spéciaux. Jamais fatiguant ni trop technique, chacune des interventions des techniciens laisse apparaître les codes et les clés du film et on en sort impressionné par le travail titanesque effectué par l'équipe.

Voilà a peu prés ce qui compose le meilleur des bonus du film. Après cela on aura droit à un court (un peu trop d'ailleurs) module sur la conception du monstre, un bêtisier, 4 scènes coupées et deux fins alternatives qui n'apportent pas beaucoup d'eau au moulin.

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