Cité interdite (La)
De Yimou Zhang
Éditeur : M6 Vidéo
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h54
Sortie : 03/10/2007
Chine, Xème siècle, Dynastie Tang. De retour à la Cité interdite après une longue absence, l'Empereur découvre qu'un complot se trame au coeur même de son palais. Les dangereuses alliances et les manipulations des conspirateurs n'ont qu'un seul but: prendre le pouvoir du plus grand Empire au monde. La trahison viendra de l'intérieur : une rébellion menée par la reine elle-même.
LA PLUS BELLE DES TULIPES
L'événement a fait les choux gras de la presse people asiatique. Douze ans après Shanghai Triad, le dernier film du couple, gangréné par la rupture entre les deux amants terribles du cinéma chinois, le réalisateur Zhang Yimou retrouve sa première muse, la magnifique Gong Li. Depuis 1995 de l'eau a coulé sous les ponts. Beaucoup plus contestataire dans sa jeunesse, le cinéaste est devenu l'un des chantres de la nouvelle Chine signant de grandes fresques à la gloire de l'Empire du Milieu quand il ne met pas en scène le spot vantant la candidature de Pékin pour les Jeux Olympiques 2008. Toujours aussi divine, Gong Li a elle acquis un statut de sex-symbol international grâce à un contrat en or massif avec une célèbre marque de cosmétiques et des participations exquises à quelques grands films du patrimoine mondial. De Wong Kar-Waï (2046) à Michael Mann (Miami Vice), Qiu Ju est devenue l'une des héroïnes préférées du village global. De leurs retrouvailles, le public attendait donc des étincelles. Il ne sera pas déçu. Plus accompli que Hero et Le Secret des poignards volants, moins dans l’action mais plus dans l’émotion, La Cité interdite est l’un des meilleurs films du duo.
PETITS COMPLOTS ENTRE AMIS
Que ceux qui regrettent la première partie de la filmographie de Zhang Yimou passent encore leur chemin. L'auteur d'Epouses et concubines fait désormais dans l'ostentatoire et le baroque. Chaque costume, chaque élément de décor, chaque plan témoignent du même raffinement et du luxe mis en oeuvre par la production. Film le plus cher de l'histoire du cinéma chinois (45 millions de dollars), La Cité interdite joue la carte de la surenchère esthétique jusqu'à son impressionnant dénouement, digne des batailles homériques de la trilogie du Seigneur des anneaux. Pourtant le meilleur du long métrage n'est paradoxalement pas dans la surenchère visuelle mais bien dans les tourments d'alcôve. Belle et forte, royale, Gong Li fait trembler sur ses fondations le royaume de son sanguinaire époux. Sans le vouloir, elle entraînera dans sa chute la perte de sa descendance. Sa rébellion impossible n'en a que plus d'écho.
Bonus
Dommage, pour une sortie aussi prestigieuse, pour un film aussi imposant (du moins en terme de production), de ne pas proposer autre chose qu'un banal making-of qui tient plus du matériel promotionnel qu'autre chose. 23 minutes sans beaucoup d'intérêt, auxquelles s'ajoutent trois minutes d'images prises lors de la première du film à Los Angeles.