Broken English
De Cassavetes Zoe
Éditeur : La Compagnie des Phares & Balises
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h36
Sortie : 06/04/2010
Entre New York et Paris, les déboires amoureux de Nora, trentenaire désabusée.
SEX & THE CITIES
Dans la famille Cassavetes, c'est un peu comme dans la famille Coppola. Le père est devenu ce cinéaste culte que l'on connaît, et les rejetons essayent tant bien que mal de suivre l'exemple en devenant à leur tour metteur en scène. Et si l'un des enfants s'en sort mieux que les autres, ce qui est le cas de Sofia Coppola avec ses Virgin Suicides, Lost in Translation et Marie-Antoinette face à son Roman de frère un peu en reste avec son CQ, Nick Cassavetes (Décroche les étoiles, She's So Lovely ou encore N'oublie jamais) a un peu mieux réussi à marcher sur les pas de son père que sa sœur Zoe, qui signe ici un premier film trop cliché. Accouchant d’un scénario stéréotypé au possible - nana trentenaire habitant un bel appartement, ayant une bonne situation, invitée à des soirées lounge, fumant des cigarettes et buvant du vin mais ayant de gros problèmes existentiels concernant l'amour -, Cassavetes applique au film un certain ton solennel qui tend à verser dans le drame doux amer plutôt que la comédie romantique. Agrémenté d'une musique indé bien hype, Zoe promène donc son héroïne de déboires sentimentaux en remise en questions que seul un french lover pourra contenter. Et pourquoi un Français d'ailleurs? Sûrement parce que c'est bien connu, le pays de la Nouvelle vague abrite tout un tas d'artistes bohèmes bien attrayants (la scène du troquet parisien en est un bon exemple ridicule) qui savent faire tourner le cœur des âmes éperdues. D'une facilité alarmante, l'histoire prend donc toutes les banalités possibles et imaginables (la meilleure amie si bien en couple en apparence se révèle en fait au bord de la rupture et idéalise la situation libre de Nora, les hasards et coïncidences de la vie font beaucoup jouer au chat et à la souris, etc.) et les compile dans un seul et même script. Et si elle cherche à donner à son film une certaine caution réaliste en empruntant le style caméra à l'épaule (style bien propre à papa d'ailleurs), histoire d'ancrer son œuvre dans une réalité en laquelle elle seule semble croire, le spectateur peu dupe de ce genre d’artifices, ne sera pas vraiment contenté par ce Lost in Translation du pauvre même si les Parker Posey et autre Melvil Poupaud trimballent justement leurs personnages. Mais devant ce rien scénaristique, difficile de remplir le vide.