Bashing
De Kobayashi Masahito
Éditeur : Océan Films
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h22
Sortie : 04/10/2007
FESTIVAL DE CANNES 2005 - Prise en otage durant six mois dans un pays du Moyen-Orient, Yuko une jeune Japonaise rentre enfin au Japon. Loin d'être accueillie en héroïne, elle est au contraire harcelée par ses compatriotes pour qui elle a commis une faute.
LA RAISON DU PLUS FAIBLE
Austère et économe (1h22, pas de musique, pas de lumière esthétisante venant éclairer un peu la grisaille industrielle), Bashing, qui par instants rappelle le Distance de Kore-Eda, peint avec hargne l’absurdité de valeurs figées dans un étouffement permanent. Etouffement des mentalités dans un pays insulaire, resté des siècles sur lui-même, ne comprenant pas qu’une Japonaise parte en mission humanitaire loin de chez elle ("En ce qui concerne le bénévolat à l'étranger, c'est considéré comme douteux. Les nippons se demandent ce que ces bénévoles vont faire "là-bas". Vont-ils être vraiment utiles alors qu'il y a déjà tant à faire au pays?", explique le réalisateur), où la prise d’otage d’une journaliste couvre la nation de honte, cette infamie de voir une compatriote poser un genou à terre devant le monde entier. Un étouffement également du décor, cet appartement exigu, ces marches que l’héroïne enjambe à répétition et ces allers-retours à la superette sous un ciel chargé. Un harcèlement qui asphyxie son personnage comme il asphyxie l’image, d’une douleur rentrée, sans larme. Fusako Urabe compose une héroïne magnifique, à la détermination en bandoulière, accrochée à sa dignité comme un désespéré au pied de Saint Pierre, libérée par la beauté ambiguë d’une fin faussement optimiste. L’exigence de Kobayashi, à travers ce film difficile, rugueux, aboutit à une œuvre courageuse, puissante et nécessaire.
Bonus
Aucun bonus si ce n'est une bande-annonce... Dommage, le film méritait beaucoup mieux.