38 témoins
De Belvaux Lucas
Éditeur : Diaphana
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h44
Sortie : 18/07/2012
Alors qu'elle rentre d'un voyage professionnel en Chine, Louise découvre que sa rue a été le théâtre d'un crime. Aucun témoin, tout le monde dormait. Paraît-il. Pierre, son mari, travaillait. Il était en mer. Paraît-il… La police enquête, la presse aussi. Jusqu'à cette nuit où Louise rêve. Elle rêve que Pierre lui parle dans son sommeil. Qu'il lui parle longuement. Lui qui, d'habitude, parle si peu.
JE NE SUIS PAS LE SEUL. TOUT LE MONDE A ENTENDU. TOUT LE QUARTIER
38 témoins, c’est l’histoire d’un poison qui se distille. Lentement. Lentement mais inexorablement. Poison pour lequel il n’existe pas d’antidote. Il commence par semer la peur. Un évènement horrible et sans précédent est arrivé à la nouvelle voisine, en bas, dans la rue. N’importe qui aurait pu en être la victime. Viennent ensuite la compassion et surtout la douleur. Celle des proches et amis mais aussi celle de la disparue à l’énoncé des conclusions de l’autopsie qui glissent des images bien trop réelles de son calvaire dans les têtes. Et enfin la honte. Le terrible poids de la culpabilité qui va finir par briser l’équilibre des choses, devenu bien trop fragile. Plus rien ne pourra être comme avant. La nuit du 15 au 16 février n’aura pas fait qu’une seule victime.
Lucas Belvaux sonde l’âme humaine dans son nouveau film. Tout le monde veut comprendre mais personne ne veut juger. Personne ne veut payer le prix fort et assumer les dommages collatéraux. Personne sauf Pierre Morvand (Yvan Attal, que le réalisateur retrouve après Rapt) et la note sera aussi salée que les eaux de la Manche, où l’histoire commence. Le film est divisé en deux parties. La première étant consacré à la minutieuse mise en place des pièces du puzzle, et à tisser un peu plus serré le fil de la toile qui retient déjà les 38 témoins. Le réalisateur prend son temps et le spectateur est un peu comme Louise Morvand (Sophie Quinton). Revenue de voyage après le drame, elle découvre petit à petit, notamment avec l’intervention d’une journaliste (Nicole Garcia), ce qui s’est réellement passé. La révélation de son concubin fait basculer l’enquête et le film, lui imprimant un autre rythme. La machine infernale est lancée, les soupapes explosent une à une, éclaboussant tout le monde, et la terrible scène de reconstitution finit d’enfoncer le clou. La messe est dite. Que la morte repose en paix car pour l’âme des 38 témoins, il est trop tard.
Bonus
Outre la bande-annonce, l'édition blu-ray contient un entretien avec Lucas Belvaux. Trop court (17min), il ne permet pas réellement d'entrer en profondeur dans l'oeuvre du réalisateur. Mais celui-ci livre suffisamment de clés pour pour prolonger le plaisir du film. On aurait apprécié une édition un peu plus fournie.