TIFF 2017: Zeus
Joel pratique la fauconnerie. Cela lui permet de s'échapper momentanément d'une relation toxique avec sa mère...
UN VRAI MEC
Premier long métrage du réalisateur mexicain Miguel Calderon, Zeus commence par une scène stupéfiante: dans un paysage désertique, rendu presque monochromatique par la brume, un jeune homme avance à tâtons, un faucon au poing. À la fois atmosphérique et inquiétante, la séquence se détache esthétiquement du reste du film, et pourtant elle en annonce d'emblée le propos. Non pas la fauconnerie, mais le récit d'apprentissage d'un grand ado cherchant à s'échapper d'un carcan maternel étouffant.
Le reste du film suit la vie quotidienne de ce grand fiston et sa maman très chère, entre affection sincère, piques passives-agressives et provocation muettes. Zeus possède plein de détails réussis et d'idées noires subtiles, mais tout aussi intriguant que soit ce climat doux-amer, le surplace se révèle un peu frustrant, et la tension n'est peut être ici pas assez forte pour porter l'ensemble jusqu'au bout. La meilleure réussite du film, c'est la manière nuancée et complexe dont sont brossés les protagonistes. Face à une maman particulièrement crédible dans sa légère condescendance, Joel est un personnage d'homme comme on en voit trop peu au cinéma: sombre et taiseux avec pourtant une nonchalance maladroite de grand ado. Sexy sans chercher à l'être, toujours passif dans son comportement sans pour autant être victime, masculin sans être viril. On aimerait assister plus souvent à des portraits masculins aussi réalistes et subtils.