Ze film
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France, 2004
De Guy Jacques
Scénario : Guy Jacques, Emmanuel List
Avec : Lorànt Deutsch, Micky El Mazroui, Dan Herzberg, François Morel, Clément Sibony, Karina Testa
Photo : Jean Poisson
Musique : Passi, Mathias Duplessy
Durée : 1h45
Sortie : 23/02/2005
Kubrick, Toxic et Karim sont trois amis réunis autour d’une seule passion: le cinéma. Quand Toxic obtient par hasard un camion de tournage, les trois amis et leur cité de Bobigny se lancent dans la confection de leur premier film.
ART DE RUE
Vouloir montrer la banlieue sous un jour nouveau, loin du constat presque obligé du bout de béton au destin fataliste, apparaît comme une idée clairement novatrice. Partager certains moments de la vie de différents candidats prêts à obtenir la clé du succès par un autre moyen que la musique rap ou le sport paraît tout aussi louable. Accompagné d'une bande de comédiens à l’alchimie sans esbroufe, Guy Jacques nous promettait une petite comédie sans prétention, basée sur l’utopie du cinéma et les passions qu’elle peut engendrer comme moyen de dire "merde" à la destinée, tout en conservant une bonne dose d’humour et d’énergie. De là à dire que l’histoire de ces amis qui veulent monter leur film coûte que coûte est à elle seule la genèse romancée de l’aventure de Ze film, il n’y a qu’un pas. Seulement, pour aller au bout de ce gentil constat, il aurait peut-être mieux fallu pousser la mise en abyme vers une véritable prise de conscience du cinéma comme un authentique métier, et non comme une facilité humoristique définissant une galerie de personnages en mal d’avenir mais à la volonté certaine. Si les éclats de vie et de voix sonnent plutôt juste au milieu de saynètes décousues, les assez grosses ficelles narratives tirent un peu trop l’histoire vers une succession de petits moments simples et parfois trop anodins, poussant ainsi le film dans les tranchées du quelconque. Rejoignant de ce fait le triste sort de tant de spectacles vraiment pas méchants mais un peu trop inoffensifs, Ze film ne convainc au final jamais totalement et ne doit son maigre salut qu’à sa ribambelle de comédiens.
