Wrong Cops

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Wrong Cops
États-Unis, 2013
De Quentin Dupieux
Scénario : Quentin Dupieux
Avec : Eric Judor, Marilyn Manson
Photo : Quentin Dupieux
Durée : 1h25
Sortie : 19/03/2014
Note FilmDeCulte : ***---
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Duke est un policier enclin à l’escroquerie et passionné de musique, patrouillant dans les rues de Los Angeles. Lors d’une pause pipi, il rencontre le jeune David Dolores Frank, qui est fou de techno. Révulsé par les goûts musicaux du jeune homme, Duke décide de lui montrer ce que c’est que la bonne musique.

FORCE DE L’ORDRE

Les films de Quentin Dupieux se suivent, et si leur esthétique et leur sens de l’absurde sont immédiatement reconnaissables, peut-on dire qu’ils se ressemblent pour autant ? Les idées de Dupieux semblent venir de nulle part, et pourtant elles forment à chaque fois un ensemble cohérent, créant leur propre logique dans une sorte d’hyperréalisme où tout peut arriver. Wrong Cops était à l’origine un court-métrage présenté en 2012 à la Semaine de la Critique. Ce long-métrage en est moins une version rallongée qu’une version éclatée. Autour d’une trame narrative mettant en scène un magazine porno gay et un flic dealer cachant sa came dans des rats crevés, le film déploie une panoplie de personnages improbables. Chacun a droit à sa scène, sans forcément de rapport avec le cœur de l’intrigue, donnant à l’ensemble une forme beaucoup plus éclatée que dans Wrong ou Rubber. Ce que le film gagne en scènes comiques, il le perd un peu en clarté.

Dupieux confirme par contre qu’il est un excellent directeur d’acteur. De Marilyn Manson à Eric Judor ou Ray Wise, en passant par Roxanne Mesquida ou Grace Zabriskie dans des apparitions plus brèves, le casting ne se réduit pas à un collage-gag branché. En ado timide ou flic difforme, chacun est excellent, souvent dans un registre qui lui est propre. Si certains jouent la carte de la personnification efficace et presque clownesque (Arden Myrin dans un rôle de blondasse neuneu tout droit sortie de Reno 911), d’autres apportent des nuances inattendues à leur prestation et au film lui-même. Tout comme dans leurs précédentes collaborations, Eric Judor confirme qu’il est très drôle en langue anglaise, avec sa gêne et sa diction particulière. C’est pourtant Mark Burnham qui se taille le morceau de choix avec un personnage tyrannique et effrayant, proche du monstrueux, à l’injustice si brutale qu’elle bascule vers le malaise et le rire jaune. Paradoxalement, c’est presque le point noir d’un film qui, parmi la filmographie de son auteur, est celui qui ressemble le plus franchement à une comédie.

par Gregory Coutaut

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