Berlinale: Wonderful World End
Une gothic lolita devient une star du net grâce à son blog. Elle rencontre une inquiétante jeune fan qui fait tout pour copier son style...
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A l'image de Kiyoshi Kurosawa dont le récent Seventh Code était une extension d'un clip de la chanteuse-actrice Atsuko Maeda, le jeune Daigo Matsui (qui n'a que 29 ans mais signe déjà son quatrième long) a adapté Wonderful World End pour le cinéma à partir de deux clips de la chanteuse Seiko Oomori. Le réalisateur a confié après la séance avoir voulu filmer Wonderful World End à la hauteur de ses jeunes héroïnes, en opposition avec le "filtre" naturel des réalisateurs adultes sur leurs personnages adolescents. C'est une noble intention, mais c'est aussi le principal problème de ce Wonderful World End qui manque de distance. Lorsque les héroïnes du film sont infantiles et crispantes, Wonderful World End est lui aussi infantile et crispant: il n'y a ni mise en perspective, ni point de vue. L'écriture chaotique rend ce récit extrêmement décousu. Le film n'est pas joyeusement imprévisible, il n'a pas de dynamique et ne semble jamais savoir où il va aller. Il reste pourtant une certaine ambition dans ce portrait de jeunes filles : la mise en scène de soi sur les blogs, le regard posé sur elles dans des photoshoots, et la perte de repère avec la réalité. Cette partie-là est la plus intéressante car la plus ambiguë: là où la frontière entre les extrêmes s'efface, entre la fantaisie kawaï et le drame sordide.