Festival de Gérardmer: We Are Still Here

Festival de Gérardmer: We Are Still Here
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We Are Still Here
États-Unis, 2015
De Teo Geoghegan
Scénario : Teo Geoghegan
Durée : 1h24
Note FilmDeCulte : ****--
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Après le décès de leur fils dans un accident de voiture, Paul et Anne décident d’aller vivre à la campagne, dans la paisible Nouvelle-Angleterre, afin de commencer une nouvelle vie. Mais, sans le savoir, le couple en deuil va devenir la proie d’une famille d’esprits vengeurs qui habitent dans leur nouvelle maison. Paul et Anne seront alors amenés à découvrir que le village, si tranquille en apparence, où ils résident désormais, cache en fait un sombre et terrifiant secret…

SOUVENIRS DE LA MAISON CLOSE

La Nouvelle-Angleterre, une maison abandonnée, des vieilles pierres et des fantômes. Les ingrédients de We Are Still Here n'ont rien de révolutionnaire et s'adresseront avant tout aux fétichistes des maisons hantées. Ted Geoghegan (lire notre entretien) signe un premier long métrage minimaliste et assez désuet - dans notre bouche, pas forcément un défaut. We Are Still Here est un petit récit horrifique rétro qui fait d'évidents clins d’œil au cinéma de Lucio Fulci et à son goût pour les damnations les plus glauques, cachées dans le sous-sol. Mais l'hommage scolaire et nostalgique n'est pas la seule raison d'apprécier We Are Still Here : le film est surtout un hommage réussi.

Quasiment dénué de musique, plongé dans une atmosphère hivernale très calme, We Are Still Here installe un climat à la fois cotonneux et tendu, où le froid semble d'abord engourdir pour mieux saisir. La texture de l'image travaillée par le talentueux Karim Hussain participe largement à ce mood faussement cosy, comme cette structure narrative où la retenue laisse place aux débordements sanguinolents. S'ils manquent de profondeur, les héros ici sont tout à fait atypiques: ils ont la cinquantaine et rappellent une époque où l'horreur ne s'attaquait pas qu'aux adolescents et jeunes adultes. Il y a d'ailleurs un plaisir extra-filmique à retrouver, dans cette histoire hantée, quelques acteurs qui ressemblent à des fantômes du passé : Barbara Crampton, vue entre autres chez Stuart Gordon, ou Lisa Marie, l'icône du cinéma de Tim Burton et qui a cessé d'apparaître sur les écrans pendant une dizaine d'années. Avec dix ans de plus, son visage est devenu assez émouvant.

We Are Still Here raconte une histoire de deuil avec une grande efficacité narrative – le film donne l'impression d'avoir duré 40 minutes. Geoghegan fait preuve d'un vrai savoir-faire avec cette miniature, et aurait d'ailleurs pu aller plus loin en coupant quelques passages explicatifs et plus maladroits. Le scénario a de la ressource, les monstrueuses traces noires sont assez séduisantes et le résultat, bien que modeste, est extrêmement charmant.

par Nicolas Bardot

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