The Wave
Après plusieurs années à surveiller la montagne qui surplombe le fjord où il habite, Kristian, scientifique, s’apprête à quitter la région avec sa famille. Quand un pan de montagne se détache et provoque un Tsunami, il doit retrouver les membres de sa famille et échapper à la vague dévastatrice. Le compte à rebours est lancé...
LE GRAND SPLASH
On a découvert le Norvégien Roar Uthaug il y a quelques années avec le slasher montagnard Cold Prey. Uthaug n'y révolutionnait pas le genre mais livrait un jeu de massacre parfaitement efficace, assez jubilatoire et supérieur à ses deux suites réalisées par d'autres cinéastes. Dans un tout autre registre, Uthaug a signé avec Dagmar une mini-épopée viking assez réussie. The Wave, plus gros succès de l'année passée en Norvège, est son premier film à sortir en salles en France. C'est un nouveau changement de style pour le cinéaste puisqu'il s'agit cette fois d'un film catastrophe.
A l'image de Cold Prey et de son exploitation des codes du slasher, The Wave est un film catastrophe tout à fait archétypal et dont l'originalité est son décor. Roar Uthaug s'attarde d'abord sur un paysage de nature idyllique qui vous donnera envie de passer vos vacances dans les fjords – mais n'oubliez pas votre plus belle bouée de sauvetage. Dans un mélange très maîtrisé, Uthaug parvient à rendre très spectaculaire (ladite vague est visuellement efficace, impressionnante et jamais cheap) une catastrophe plus minimaliste que les désastres grandiloquents et boursouflés réalisés outre-Atlantique à la façon d'un 2012. Plus modeste, The Wave est aussi infiniment plus réussi qu'à peu près tous les films américains réalisés lors du revival du genre il y a quelques années.
The Wave est un pur film catastrophe avec les qualités d'un genre archi-codé et qui ailleurs pourraient être des défauts. Non, l'arc héroïque du personnage principal ne sera pas le plus surprenant de l'année, comme son demi-discours sur l'unité familiale. Oui, le film n'a pas peur d'être cheesy – mais réfléchissez-y : aucun film catastrophe, même les meilleurs, ne résistent à l'épreuve du cynisme. The Wave a suffisamment de ressources scénaristiques pour être tout le temps divertissant et sans être trop bêta. Son cast « réaliste » (pas de poster-boy ici et les actrices sont autorisées à avoir des poches et à ne pas être nées dans les années 90) facilite l'immersion tandis les très discrètes touches d'humour (la mère de famille aux prises avec une fuite d'évier en début de film) donnent un indice : le spectacle ici est fun. Il l'est diablement, et constitue un pop-corn movie idéal pour l'été.