Volta a terra
Portugal, 2015
De João Pedro Plácido
Durée : 1h18
Sortie : 30/03/2016
À Uz, hameau montagnard du nord du Portugal vidé par l'immigration, subsistent quelques dizaines de paysans. Alors que la communauté se rassemble autour des traditionnelles fêtes d'août, le jeune berger Daniel rêve d'amour. Mais l'immuable cycle des 4 saisons et les travaux des champs reprennent vite le dessus...
UNE PLACE SUR LA TERRE
Le décor de Volta a terra, premier documentaire du Portugais João Pedro Plácido sélectionné à l'ACID, est particulièrement charmant : un hameau perdu dans le relief du nord du Portugal. Mais Placido n’est pas là pour faire le portrait d’un croquignolet bed & breakfast de campagne. Le jeune cinéaste raconte une région désertée, et fait en creux le portrait d’un jeune fermier qui ressemble à une espèce en voie de disparition. Placido observe la vie de tous les jours : un mouton tondu, un cochon qu’on découpe, des vaches qui se querellent, un petit veau qui nait… On a cependant le sentiment de voir souvent ce type de documentaires en festivals depuis quelques années, sans que Placido ne parvienne réellement à transcender ce cycle des saisons comme a pu l’accomplir avec poésie Michelangelo Frammartino avec le superbe Le Quattro volte. Si Volta a terra peine également un peu à tenir la longueur, le film n’est pas sans qualités. Le regard du cinéaste est attachant, notamment lorsque l’imprévu s’invite devant la caméra : la tentative de discussion en français avec un garçonnet ou la possibilité d’une romance avec l’arrivée d’une jeune fille. Le village, entend-on, a été fondé il y a 700 ou 800 ans et la fête traditionnelle qu’on y prépare semble être célébrée depuis toujours, mais Volta a terra parvient, dans ses meilleurs moments, a capturer ce qu’il reste de vie.