Vol 93
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United 93
France, 2006
De Paul Greengrass
Scénario : Paul Greengrass
Avec : Polly Adams, Opal Alladin, Lewis Alsamari, Trish Gates, Cheyenne Jackson, JJ Johnson
Durée : 1h51
Sortie : 12/07/2006
Quatre avions devaient servir de missiles géants lors du 11 Septembre. Trois d'entre eux atteignirent leur cible, pas le quatrième.
24 SNAKES ON A PLANE
Le réalisateur Paul Greengrass est le nouvel instigateur d'un genre sec, froid et violent, exposant sans fard ni artifice le reflet d'une réalité crédible et documentée. Après avoir conquis les spectateurs avec sa Mort dans la peau, il penche son œil aiguisé sur une facette du 11 Septembre. L'histoire d'un attentat avorté, d'un sacrifice étonnant, un drame en altitude criant de vérité. Alors qu'une chaîne de télé anglaise avait choisi la forme du docu-fiction entre reconstitution et interviews des contrôleurs aériens et proches des victimes, Greengrass raconte la même histoire en 1h45 avec une approche pour ainsi dire plus documentaire. Ceci à l'exception du fait que la caméra semble être ici le témoin invisible du drame, l'œil d'un passager fantôme qui emmène le spectateur au cœur des événements, multipliant les allers-retours entre l'avion, les militaires et les contrôleurs aériens civils (dont un certain nombre joue son propre rôle, ajoutant un cran supplémentaire au réalisme du film).
MESURES D'URGENCE
Et Greengrass d'appliquer avec une rigueur toute chirurgicale sa reconstitution des événements montés à partir des échanges entre les passagers du vol et leurs familles et des bandes des contrôleurs aériens. Avec une caméra en guise de scalpel, le réalisateur anglais développe toute sa gamme d'effets de mise en scène, quelque part entre les aventures de Jason Bourne et celles de Jack Bauer. Une efficacité empruntée à la télé et qui revient faire un tour dans le cinéma. Mais une efficacité qui fait froid dans le dos, qui montre l'absurdité du geste et qui ne glorifie pas à outrance l'héroïsme désespéré des passagers acculés. On est dans une espèce de cinéma-vérité à tendance choc, à mi-chemin entre l'entertainment (comment ne pas y penser lorsque l'inconcevable se produit) et le témoignage édifiant. Vol 93 marque surtout une étape, dépassant les autres films catastrophe aériens en vogue dans les années 70. Ces derniers n'étaient rien d'autre que de la fiction, capitalisant sur la peur humaine de voler. Quant à Vol 93, on a dépassé la fiction pour atterrir dans la triste réalité.
