Voir du pays

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Voir du pays
France, 2016
De Delphine Coulin, Muriel Coulin
Scénario : Delphine Coulin, Muriel Coulin
Avec : Ariane Labed, Stéphanie Sokolinski
Durée : 1h42
Sortie : 07/09/2016
Note FilmDeCulte : ***---
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Deux jeunes militaires, Aurore et Marine, reviennent d’Afghanistan. Avec leur section, elles vont passer trois jours à Chypre, dans un hôtel cinq étoiles, au milieu des touristes en vacances, pour ce que l’armée appelle un sas de décompression, où on va les aider à « oublier la guerre ». Mais on ne se libère pas de la violence si facilement…

TU N'AS RIEN VU EN AFGHANISTAN

Oublier la guerre en 3 jours passés dans un hôtel 5 étoiles : voilà comment l'une des deux héroïnes de Voir du pays perçoit le temps qu'elle va passer avec ses compagnons avant de rentrer en France. Marine et Aurore (les toujours parfaites Soko et Ariane Labed) ne sont pas dupes mais, comme les autres, poussées et contraintes par leur uniforme, se prêtent au jeu. Adapté du roman écrit par l'une des deux réalisatrices du film (Delphine Coulin), Voir du pays décrit l'après-traumatisme des soldats au lendemain du conflit - si traumatisme il y a. Celui-ci sera guetté dans des sortes de jeux de rôle ou tout simplement dans un QCM distribué dans l'avion.

Cette distribution de QCM a ceci d'ironique que Voir du pays semble parfois lui-même conçu comme un QCM, occupé à cocher toutes les cases imposées. Les dialogues régulièrement surexplicatifs donnent souvent le sentiment que le propos doit être articulé par les acteurs - littéralement : par leurs bouches - plutôt que par d'autres outils de cinéma plus excitants comme la mise en scène. Visuellement terne et sans curiosité, le film est un enchainement plutôt solide mais assez scolaire de scènes illustrant les diverses pistes et notamment l'incapacité à retrouver le réel après des événements aussi dramatiques. Voir du pays met régulièrement le doigt sur des choses assez justes : sur la violence larvée (surtout celle des hommes) ou sur l'absence d'horizon que les héros (et surtout les héroïnes) partagent avec les personnages de 17 filles. Si l'on ne doute pas que certains gaillards sont venus au combat pour cartonner, le traitement sans grande nuance réservé aux personnages masculins dans la seconde partie du film est une faiblesse narrative sur laquelle le récit s'appuie trop. Les deux actrices irréprochables portent néanmoins ce long métrage certes honnête mais dont la sélection à Cannes n'est peut-être pas un cadeau.

par Nicolas Bardot

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