Vodka Lemon
France, 2004
De Hiner Saleem
Scénario : Antonio Capuano
Avec : Romik Avinian, Ivan Franek, Rouzanne Hesropian, Zahal Karielachvili, Lala Sarkissian
Durée : 1h28
Sortie : 31/03/2004
L’Arménie profonde, sa misère, sa neige, mais aussi son alcool, sa bonhomie, sa solidarité, ses histoires d’amour et d’amitié, emmitouflée de froid et de sourires.
VODKA LIGHT LEMON
Hiner Saleem est un réalisateur résolument sympathique. Et c’est bien là tout le problème. Exilé du Kurdistan, déserteur de l’armée de Saddam Hussein, défenseur des opprimés parce que lui-même opprimé, Saleem a en outre le bon goût d’éviter le misérabilisme, et d’être attaché à une douce ironie de la simplicité et du burlesque naturellement aimable. La vocation de Vodka Lemon est justement de ressembler comme un double filmique à son auteur doux-amer. L’intention est louable, mais tellement évidente et affirmée que l’on vient à s’en agacer. A trop vouloir se faire aimer, à trop vouloir jouer la carte de l’universalisme, le film ne parvient pas à assumer les atours surréalistes du Kitchen Stories à la kurde auxquels il prétend. Certes, l’ouverture en trombe sur un lit-traîneau, le "Tombe la neige" d’Adamo fredonné en yaourt, ou les aventures d’une armoire géante sur des routes verglacées, pourraient chacun donner lieu à autant d’amusants courts métrages. Mais leur jolie fantaisie se trouve noyée dans une trame plate, gonflée aux bons sentiments, propre à ne susciter qu’un ennui poli et figé... Et pourtant, on aimerait tant aimer.