Le Village des ombres
France, 2010
De Fouad Benhammou
Scénario : Fouad Benhammou, Pascal Jaubert, Lionel Olenga
Avec : Ornella Boulé, Jonathan Cohen, Barbara Goenaga, Christa Theret, Cyrille Thouvenin
Photo : Romain Lacourbas
Musique : Stéphane Legouvello
Durée : 1h43
Sortie : 17/11/2010
Un groupe d'amis prend la route pour passer le weekend dans le village de Ruiflec. Arrivés sur place, certains disparaissent mystérieusement, sans explication. Les autres, tout en essayant de les retrouver, vont tout faire pour rester en vie et s'échapper du Village des Ombres...
VACANCOR, LES VACANCES DE LA MORT
C'est bien beau d'avoir les meilleures intentions du monde, d'utiliser des codes d'une certaine école et de se réclamer de tel ou tel genre (ici d'un cinéma fantastique onirique espagnol façon Les Autres), encore faut-il savoir mettre à profit ses influences, recréer les saveurs et plus que tout: verrouiller son script au possible. Car si l'on ne possède pas ce minimum, on a vite fait de se retrouver obligé de malmener son potentiel pour finir par livrer des films pénibles, laborieux, lourds et usants, évoluant dans un fantastique pour maison de retraite avec une intrigue même pas digne de la plus inintéressante des enquêtes de Scooby-Doo. Et c'est malheureusement ce qu'est ce Village des ombres. Déprimant d'amateurisme sur le rythme, l'habillage sonore, le montage, les dialogues ou le jeu des comédiens, la barque de Benhammou prend l'eau de toute part et rien ne viendra la sauver de l'inévitable naufrage si ce n'est quelques plans ou idées (limitées) parsemées par-ci par-là. C'est bien simple, le ton serait un peu plus osé, on aurait pu croire à une parodie. Mais le problème, c'est que ce n'en est pas une! Et encore on ne vous parle pas des flashbacks tout droit sortis d'un clip de Mylène Farmer et à la justification des plus maladroite. Avec son histoire, Benhammou avait la possibilité de réussir un épisode quelconque de La 4e dimension. Mais n'ayant ni les reins, ni les épaules et encore moins le squelette pour tenir la route du format long, le potentiel fond comme neige au soleil et nous spectateurs de nous cogner 1h43 de déambulation de protagonistes tout sauf crédibles pourchassés par des stigmates damnés (une main sur une porte, une main sur un tronc, une main sur une vitre, etc.), à la recherche de leurs camarades happés par la main de l'étrange et retrouvés grossièrement dessinés sur différents bouts de papier tout en essayant d'échapper à l'emprise des ténèbres. C'est sûr que c'est un vrai saut de foi qu'il vous faudra opérer si vous voulez arriver à croire ou ne serait-ce qu'adhérer à l'ensemble du film. Et Dieu sait que ce n'est pas gagné!