Les Vieux chats

Les Vieux chats
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Vieux chats (Les)
Gatos viejos
Chili, 2011
De Pedro Peirano, Sebastian Silva
Scénario : Pedro Peirano, Pedro Pierno, Sebastian Silva
Avec : Belgica Castro, Claudia Celedon, Catalina Saavedra, Alejandro Sieveking
Photo : Sebastian Silva
Durée : 1h28
Sortie : 25/04/2012
Note FilmDeCulte : ****--
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Une journée particulière dans la vie d’Isidora, octogénaire des quartiers chics de Santiago du Chili : sa fille Rosario a l’intention de se refaire une santé financière en la contraignant à vendre l’appartement familial...

CHATS PERCHÉS

Découvert dans le cadre de l'ACID, la petite sœur discrète et taille Schtroumpf des sélections cannoises, Les Vieux chats confirme les qualités aperçues dans La Nana, précédent long métrage de Sebastian Silva qui co-réalise ici avec Pedro Peirano (lui-même co-scénariste de La Nana). Les Vieux chats raconte une journée particulière de la vie tranquille d'un couple de retraités chiliens, dans leur appartement rempli de bibelots et où les chats dodus et ronronnants sont rois. Leur fille, sac de nœuds rempli de coke et abonnée aux plans foireux, débarque, et c'est le drame. Les Vieux chats s'ouvre comme du boulevard option Strip-tease, trop gros pour être vrai, beuglements, portes qui claquent, crise de nerfs à se taper la tête contre les murs, chats en folie et voisine gâteuse qui frappe à la porte. Si la fille semble irrattrapable, on comprend peu à peu qu'elle est aussi en droit d'en vouloir à sa mère. C'est la règle du jeu, chacun a ses raisons.

La force de ces Vieux chats réside en un habile décrochage. La première partie, très drôle, efficace, épaisse comme un gros pinceau qui bave, un peu étrange avec ce mélange de pathétique à vieux qui déraillent, comique de Bozo, et trouble quasi fantastique lorsque la mère se regarde dans le miroir pour s'y perdre comme si elle y voyait autre chose que son reflet, est en surchauffe permanente et n'aurait probablement pas suffi à faire un film entier. Silva et Peirano effectuent un virage, et ce pugilat dans la boue ne se limite plus à un réjouissant spectacle sadique. Les personnages prennent en poids et en relief, chaque pas douloureux de la mère dans les interminables marches de son immeuble font mal aux hanches, et sa cavalcade dans un parc voisin irait presque éveiller le souvenir d'autres grands-mères de cinéma, en panique également, dans Lola de Brillante Mendoza (en mode plus mineur). La farce vociférante parvient à devenir émouvante. Mais pas dupes, Silva et Peirano voilent leur happy end qui, laissé comme tel, aurait été un peu mécanique, d'un vrai voile d'amertume. Et le film de confirmer qu'il a plus d'un tour dans son sac.

par Nicolas Bardot

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