La Vie scolaire
France, 2019
De Grand Corps Malade, Medhi Idir
Scénario : Grand Corps Malade, Medhi Idir
Avec : Zita Hanrot, Alban Ivanov, Liam Pierron
Photo : Antoine Monod
Musique : Angelo Foley
Durée : 1h51
Sortie : 28/08/2019
Une année au cœur de l'école de la république, de la vie... et de la démerde ! Samia, jeune CPE novice, débarque de son Ardèche natale dans un collège réputé difficile de la ville de Saint-Denis. Elle y découvre les problèmes récurrents de discipline, la réalité sociale pesant sur le quartier, mais aussi l'incroyable vitalité et l'humour, tant des élèves que de son équipe de surveillants. Parmi eux, il y a Moussa, le Grand du quartier et Dylan le chambreur. Samia s'adapte et prend bientôt plaisir à canaliser la fougue des plus perturbateurs. Sa situation personnelle compliquée la rapproche naturellement de Yanis, ado vif et intelligent, dont elle a flairé le potentiel. Même si Yanis semble renoncer à toute ambition en se cachant derrière son insolence, Samia va investir toute son énergie à le détourner d'un échec scolaire annoncé et tenter de l'amener à se projeter dans un avenir meilleur...
AVEC LES ENCOURAGEMENT DU JURY
Pour leur première incursion au cinéma, le tandem Grand Corps Malade et Medhi Idir avait frappé fort mais surtout très juste avec Patients, chronique quasi autobiographique du slameur à la canne et visite tout sauf manichéenne d’un certain milieu hospitalier. Deux ans plus tard, les voilà de retour avec La Vie scolaire qui, a son tour passe par la petite porte pour mieux observer et chroniquer le parcours d’élèves, de CPE et autres profs avec une vision moins classique du milieu qu’à l’accoutumée. Car c’est bien là la force des films du tandem : ne jamais se satisfaire de zones blanches ou noires mais plutôt plonger dans toutes les nuances de couleurs que le sujet peut présenter en évitant le pathos (un vrai bon point) et autres visions étriquées de la machine « enseignement ». Avec une sincérité qui commence à devenir une marque de fabrique, le binôme jongle donc avec les clichés, utilisant certaines facilités tout en en repoussant d’autres, enchaînant fil rouge et petites saynètes bulles d’air avec une aisance aussi désarmante que le jeu naturel de Zita Hanrot. Mais malgré une générosité sans failles à l’égard de chacun de leurs personnages et du parcours qui les accompagne, on ne pourra s’empêcher de pointer du doigt une structure un peu trop linéaire, sur des rails, sans heurts ni réels rebondissement, parfois même surlignée et moins spontanée que leur précèdent essai, qui finit par pénaliser quelque peu l’ensemble et l’empêche de totalement se démarquer. Vous l’aurez donc compris, la copie que nous rend les deux comparses est donc ponctuée de bons moments, touchants, tendres, enlevés, justes, avec également quelques jolies idées visuelles parsemées ici et là au fil du film, au fil des saisons qui passent. Mais l’ensemble reste sage et parfois un peu convenu, bref, un peu trop… scolaire. Pas grave, on a quand même envie de leur distribuer une mention “bien“ pour l’ensemble de leurs efforts et on a hâte de voir là où ils nous emmèneront la prochaine fois.