Viande d'origine française
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France, 2009
De Xavier Sayanoff, Schulmann Tristan
Scénario : Xavier Sayanoff, Schulmann Tristan
Photo : Xavier Sayanoff
Musique : Thomas Cappeau
Durée : 55m
La production française de films d'horreur, encore balbutiante, se résume à une petite dizaine de longs métrages sortis entre 2000 et aujourd'hui. La reconnaissance publique n'est pas encore au rendez-vous et les auteurs doivent se confronter à un marché qui permet difficilement à des films marginaux et transgressifs d'obtenir les moyens de leurs ambitions. Ce documentaire trace le difficile combat pour un cinéma hors des sentiers battus qui n'a pas fini de vous faire hurler !
ETAT DES LIEUX
Déjà réalisateurs du fameux mais perfectible doc "Suck my geek" (en même temps, il aurait fallu plusieurs volets pour arriver à raconter les "geeks" en entier) et du futur making of de La Horde, Tristan Schulmann et Xavier Sayanoff, reviennent en force pour établir sans aucune langue de bois un constat aussi "alarmé" que passionné sur l'état du cinéma de genre hexagonal. Suivant une véritable logique à travers les propos des intervenants, Viande d'origine française sait se montrer aussi enthousiaste que distrayant, interrogatif que déterminé et ironique mais jamais cruel pour analyser le phénomène de ghettoïsation du genre. Et ils sont venus, ils sont venus, ils sont tous là (ou presque): Pascal Laugier, Fabrice Du Weltz, Xavier Gens, Julien Maury, Alexandre Bustillo, Eric Valette, Yannick Dahan, Benjamin Rocher, David Morley, Stephen Cafiero, Vincent Lobelle (on se demande un peu pourquoi le présence des deux derniers, réalisateurs du nanar Les Dents de la nuit) et même Alexandre Aja , tous ces fils de spirituels de Raimi, Jackson, Romero et Argento mais descendants de Godard, Rohmer et Doillon, qui œuvrent et rêvent de cinéma populaire pour un public qui ne suit pas. Aussi sincères que les films qu'ils réalisent, qu'ils soient artisans réfléchis ou sales gosses, tous prêchent ainsi pour une paroisse commune sans jamais se montrer en Caliméro ou en martyrs (une grande intelligence de leur part tout comme de la part de Schulmann et Sayanoff) insufflant à leur propos la même sincérité que leurs films. Alors même si ce documentaire ne reste qu'un constat qui ne fait pas avancer le schmilblick plus que ça (était-ce seulement sa raison d'être?), le simple fait d'en exposer un certain bilan justifie pleinement son existence et sa reconnaissance.
