Vertige
France, 2009
De Abel Ferry
Scénario : Johanne Bernard, Louis-Paul Desanges
Avec : Justin Blanckaert, Nicolas Giraud, Raphaël Lenglet, Johan Libereau, Fanny Valette, Maud Wyler
Photo : Nicolas Massart
Musique : Jean-Pierre Taïeb
Durée : 1h24
Sortie : 24/06/2009
Poussé par un désir d'aventure et l'envie de se retrouver, un groupe d'amis se lance sur une via ferrata, une voie d'escalade en haute montagne. Pour Chloé, Guillaume, Fred, Karine et Loïc, le vertige des sommets et celui des sentiments enfouis va vite compliquer le voyage, d'autant qu'ils découvrent avec horreur qu'ils ne sont pas seuls... L'expédition va rapidement virer au cauchemar.
TRAQUE AU SOMMET
Un mélange de genre, voilà le programme de ce Vertige (ex-Ferrata). Entre aventure et frayeur, Abel Ferry emmène d’abord ses proies dans les cimes et sur les parois rocheuses avec tous les problèmes d’escalade que l’on peut rencontrer (ultra efficace séquence de pont suspendu qui fait radicalement monter la tension) avant de les lâcher sur la pente raide du survival sec et énergique pour un film qui ne fait pas de manières et qui évite le gras. Car c’est bien là que se trouve la force de ce Vertige : parvenir à donner visuellement du muscle puis du nerf à ce script qui joue à fond la carte de l’efficacité. Prenant le temps de planter son décor dans un scope quasi charnel (rien à dire, la montagne est vraiment un personnage étouffant et oppressant à part entière) et de définir le caractère de ses personnages en distillant tout au long du film leurs émotions tout sauf manichéennes, le réalisateur installe une raideur immédiate (avec l’appui de la très bonne inspiration musicale de Jean-Pierre Taïeb) qui ne faillira presque jamais et qui accompagnera humblement mais savamment ces pantins de chairs dans une course poursuite à la survie. De la montagne, de l’action, de la peur, du suspense, Vertige n’est que plaisir, auquel seuls un petit ventre mou (pendant une scène d’intérieur) et un carton de fin (réalisateur et scénaristes cherchaient-ils à rendre réaliste cette histoire qui n’en avait pas besoin ?) viendront apporter un bémol. Au-delà de cette légère faute de goût, le film est du pain béni pour tous les amateurs de frissons qui aiment quand ça fait mal et qui en redemandent.