The Vanishing Spring Light

The Vanishing Spring Light
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Vanishing Spring Light (The)
Chine, République populaire de, 2012
De Yu Xun
Photo : Yu Xun
Durée : 1h52
Note FilmDeCulte : *****-
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Dans le vieux quartier bientôt rasé d'une ville du Sichuan, Madame Jiang vit avec une partie de sa famille qui a converti sa maison en salle de mah-jong. Tandis qu'elle agonise, les conflits familiaux s'intensifient.

THERE IS A LIGHT THAT NEVER GOES OUT

C'est toujours une expérience particulière d'avoir le sentiment de découvrir un grand réalisateur, sorti de nulle part, réaliser dès son premier long métrage une œuvre forte et passionnante. L'expérience particulière, c'est aussi celle de Xun Yu, auteur de ce Vanishing Spring Light. Xun a vécu pendant presque deux ans dans la rue qu'il filme (ou plutôt dans un appartement qui donne sur cette rue, mais c'est tout comme), a tourné, tourné, tourné tous les jours, suffisamment dit-il pour monter quatre longs métrages. Celui-ci est le premier et c'est une splendide réussite. Xun Yu filme le quotidien cabossé d'une famille réunie/désunie autour de la grand-mère. Souvenirs, beuveries et bruits échappés de la salle de mahjong rythment le quotidien. Premier effet saisissant: The Vanishing Spring Light se suit comme une fiction. Pas parce qu'il est mis en scène et scénarisé, mais parce que la caméra comme le doc se font totalement oublier, que le vanishing en question (un évanouissement, une disparition) semble être celui de son réalisateur. Une sorte de regard divin, invisible, posé dans cette vieille maison, et pourtant un lien très particulier, parfaitement humain, se tisse entre Xun Yu et son héroïne, une vieille dame qui enchaine les clopes et se souvient des jours où elle faisait fortune en vendant des nouilles et des places de cinéma. Une sorte d'idéal de documentaire, parmi d'autres, où le filmeur est bel et bien là et absent en même temps.

Xun Yu évoque en quelque sorte un cousin chinois de Brillante Mendoza, porté par une même force vitale, cette façon de regarder vie et mort en face. L'histoire se déroule sous ses yeux, et lui la saisit de façon miraculeuse, là encore comme si elle était orchestrée. Il y a une grâce prise sur l'instant, de ce qui est capté et ne sera plus, à l'image de l'envie déclinante de grand-mère Jiang. Ce qui chez d'autres pourrait paraître scabreux ou impudique semble aller de soi ici. "La tâche la plus difficile était de ne pas détourner le regard", a confié le cinéaste. The Vanishing Spring Light n'a rien d'un épisode de Strip Tease pour autant, embrasse le réel pour le meilleur et le pire avec une grande dignité, des instants les plus triviaux aux plus solennels. Comment accueillir la vie, ou la mort qui vient, comment vivre ensemble, endurer ou être heureux. Ceux qui cherchaient un renouvellement parmi les jeunes cinéastes chinois peuvent aller voir du côté de Xun Yu. The Vanishing Spring Light est une merveille et on a hâte de découvrir ce que nous réserve ce grand cinéaste en herbe.

par Nicolas Bardot

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