Berlinale: Unfriend
Le monde de David, 15 ans, s'écroule lorsque son petit ami, Jonathan, le largue le jour de Noël...
LA VIE CÉ TRO DURE
Produit par Brillante Mendoza, Unfriend s'ouvre par une séquence chargée en calories: des images de deux jeunes amoureux baignant dans un synthétiseur au bord de la parodie cheesy. David, héros malheureux de Unfriend, va vite tomber de son nuage quand son copain le largue. Il saisit alors sa tablette: Facebook sera premier à la savoir. Unfriend donne l'illusion qu'il y a quelque chose de neuf à raconter car il inclue les réseaux sociaux dans son récit. Mais ce que le réalisateur Joselito Altarejos a à dire sur la représentation de soi est plombé par la naïveté générale de l'exécution.
Lorsque Sofia Coppola ou Harmony Korine traitent d'adolescents aux agissements en apparence futiles, leur écriture et leur mise en scène donnent une résonance et disent quelque chose de leur époque. Le problème d'Unfriend est qu'on a l'impression que cette histoire de boutonneux, jamais transcendée par le traitement, est elle-même réalisée par un ado. A plat, Unfriend est un film concon sur un personnage cucul qui perd toute crédibilité lors de son dernier acte tragicomique. On est censé croire au drame de ce béguin brisé, même si c'est la première fois peut-être que le jeune héros vit une rupture. Mais le résultat est aussi bouleversant que la lecture de statuts Facebook écrits en SMS par des gamins en pleine crise d'adolescence.