Une vérité qui dérange

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Une vérité qui dérange
An Inconvenient Truth
États-Unis, 2006
De Davis Guggenheim
Avec : Al Gore
Photo : Davis Guggenheim
Musique : Michael Brook
Durée : 1h40
Sortie : 11/10/2006

Note FilmDeCulte :

L’ancien vice-président des Etats-Unis Al Gore fait le tour du monde avec une conférence sur le réchauffement planétaire…

A GLOBAL WARNING

Le documentaire américain engagé est en pleine résurrection. Dernier avatar en date, cette Vérité qui dérange, film-croisade contre le réchauffement planétaire, starring Al Gore en personne. Mais mieux vaux être prévenu: le film n’est ni un portrait détourné à la Fog of War, ni un film-blog comme peuvent l’être ceux de Michael Moore. Davis Guggenheim s’est contenté de simplement capter l'une des conférences qu’Al Gore tient régulièrement à ce sujet. On trouve de ci de là des éléments biographiques narrés par Gore lui-même, quelques images de son enfance ou des ses rencontres avec le public. Mais le gros du film ne consiste, pour résumer, qu’en un cours magistral. Al Gore se tient sur scène, un grand écran derrière lui et, systématiquement, méthodiquement, remonte aux origines du réchauffement global dont la planète est victime aujourd’hui. Sa démonstration est ponctuée de photos, de vidéos, de graphiques, tous très bien présentés et qui couvrent aussi bien les sources du problème, ses conséquences aujourd’hui, ou encore l’hypocrisie des lobbies qui ont tout à perdre d’une régulation de l’émission des gaz à effet de serre.

L’EMPEREUR DE LA LUNE

On pourrait regretter que le film, qui est par moments absolument édifiant, ne propose que peu de solutions concrètes, applicables par chacun, pour aider à résoudre le problème. Mais il sait faire œuvre de pédagogie, et de quelle façon! Car si une telle pléthore d’informations parvient à passer sans plomber le film, c’est grâce à Al Gore et à personne d’autre. Aucune voix-off n’est là pour le soutenir, aucun montage ne vient se substituer à ses paroles. C’est lui le showman et le maître de cérémonie. Le vrai spectacle du film, c’est Al Gore, et il est authentiquement captivant. Six ans après son échec illégal face à George W. Bush, le voilà de retour, libéré des fardeaux du pouvoir, débarrassé du pupitre de la vice-présidence. Il a pris du poids, s’est un peu laissé aller, et s’est trouvé une nouvelle tribune, certes moins médiatique, mais plus proche des gens. Son fameux humour, sa sympathie, sur lequel tant d’articles avaient été écrits en 2000 sans que jamais ils ne transparaissent dans ses discours, deviennent enfin visibles. Rarement aura-t-on vu un politicien faire passer son message aussi simplement, honnêtement et efficacement. Il le dit lui-même dans le film: le pouvoir politique est une énergie renouvelable. Même si une candidature en 2008 semble peu probable, Al Gore est de retour, et c’est peut-être ça, la vérité qui dérange.