Une séparation

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Une séparation
Jodaeiye Nader az Simin
Iran, 2011
De Asghar Farhadi
Scénario : Asghar Farhadi
Avec : Peyman Moaadi
Photo : Mahmoud Kalari
Durée : 1h57
Sortie : 08/06/2011
Note FilmDeCulte : ****--
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Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable…

LIBRE PAROLE

Ours d'or, prix d'interprétation féminine, prix d'interprétation masculine: Une séparation, le nouveau film du réalisateur iranien Asghar Farhadi, a fait une vraie petite razzia lors de la dernière Berlinale. Loin du cinéma théorique d'un Abbas Kiarostami ou du didactisme des Makhmalbaf (leurs cahiers, leurs tableaux noirs, leurs taille-crayons), Farhadi privilégie, comme dans La Fête du feu ou A propos d'Elly..., ses deux précédents longs métrages, des portraits de groupes scrutés par une caméra très mobile. Au-delà du (sortez vos petits abrégés de la lecture des films pour les nuls) regard-complexe-sur-l'Iran-aujourd'hui, Farhadi pose finalement des questions assez universelles, sur la morale, sur la parole, sur la justice. Mais malgré ce générique de début où les papiers d'identité sont scannés les uns après les autres, comme si l'on allait scanner les êtres avec eux, malgré cette première scène où l'on prend le public à partie, où les comédiens parlent face caméra, Farhadi n'impose guère de réponses.

La peinture d'un couple en crise, qui sert de point de départ à l'histoire, est rapidement détournée, et Une séparation raconte alors une opposition sociale à travers un procès intenté par un couple qui vit dans des conditions modestes contre un autre plus bourgeois. On parle on parle on parle, la parole de l'un contre celle de l'autre, jusqu'à en être saoulé, et le film trouve parfois ses limites avec un symbolisme redondant (toi et moi, on ne peut pas s'entendre à travers toutes nos vitres). Mais cet exercice jusqu'à l'épuisement donne aussi à Une séparation ses moments forts, où toutes les certitudes vacillent, où un homme et une femme s'engueulent, muets et acculés, d'une détresse sans parole.

par Nicolas Bardot

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