Une pluie sans fin

Une pluie sans fin
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Une pluie sans fin
Bao xue jiang zhi
Chine, République populaire de, 2018
De Yue Dong
Durée : 1h59
Sortie : 25/07/2018
Note FilmDeCulte : ****--
  • Une pluie sans fin
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1997. À quelques mois de la rétrocession de Hong-Kong, la Chine va vivre de grands changements… Yu Guowei, le chef de la sécurité d’une vieille usine, dans le Sud du pays, enquête sur une série de meurtres commis sur des jeunes femmes. Alors que la police piétine, cette enquête va très vite devenir une véritable obsession pour Yu… puis sa raison de vivre.

PLUIE NOIRE

Il pleut tant dans Une pluie sans fin du Chinois Dong Yue que vous en ressortirez avec l'impression d'avoir été trempé. Mais c'est une sensation immersive assez agréable dans laquelle on baigne : le Grand Prix du dernier Festival du Film Policier de Beaune est un polar bien poisseux qui tire énormément de charme de cette atmosphère déliquescente. Dong Yue raconte une enquête sur une horrible série de meurtres ayant lieu dans un site industriel sur le point de vaciller. Et tout semble à l'arrêt, de la moto en panne à la voiture embourbée, pétrifié par l'eau qui paraît capable de submerger la ville et ses habitants avec.

Dong Yue peint un climat de fin du monde, où le voile grisâtre qui enveloppe une aciérie hantée est ici ou là transpercé par des couleurs crépusculaires. Ce très beau travail esthétique ainsi que cette place réservée au vénéneux et noir mystère rappelle un récent succès du genre venu de Chine : Black Coal, le film noir de Yinan Diao lauréat de l'Ours d'or, gros succès en Chine comme en France. Une pluie sans fin manque parfois de dynamisme, mais c'est aussi sa construction de slow-burner qui le distingue.

Fin du monde mais aussi fin d'un monde. Si le film est un pur polar avec son enquête et ses interrogations, Une pluie sans fin décrit aussi la fin d'un monde, ces usines à l'abandon, peu à peu vidées ou réduites en poussière. Le film se déroule en 1997, une date-clef comme l'indique le cinéaste : « Non seulement Hong Kong a été restitué à la Chine, ce qui a eu une influence profonde sur la société chinoise, mais des barrières entre les classes sociales se sont érigées avec force. (…) Car après 1997, la société chinoise change d'époque ». Dans Une pluie sans fin, on décore certes et avec faste un employé modèle, mais c'est avant tout une impression fantomatique qui nous accompagne bien après la projection.

par Nicolas Bardot

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