Festival du cinéma allemand: Une fenêtre sur l'été
Fenster zum Sommer
Allemagne, 2011
De Hendrik Handloegten
Scénario : Hendrik Handloegten
Avec : Nina Hoss
Durée : 1h36
Juliane vient de quitter Philipp, son compagnon de longue date, pour August. Elle passe ses premières vacances avec son nouvel amant en Finlande, mais se réveille soudain à Berlin. Il neige et il fait froid, elle n’arrive pas à y croire. Comme si rien ne s’était passé, son ex ami Philipp lui rappelle un rendez-vous avec un agent immobilier. Sa collègue de travail Emily ne semble pas non plus au courant d’un changement amoureux dans sa vie. Lorsque Juliane retrouve August, ce dernier ne se souvient d’ailleurs pas d’elle. N’était-ce que le rêve d’un amour d’été ou le cours de l’histoire a-t-il bel et bien changé ? En tout cas, le jour de la rencontre entre Julianne et August doit encore arriver. Mais comment se comporter lorsqu’on pense déjà connaître son avenir ?
DESTINATION FINALE
Une fenêtre sur l’été, signé par le co-scénariste de Goodbye Lenin ! et Parfum d’absinthe fait partie de ce qui est presque un sous-genre cinématographique en soi : la comédie onirique de la seconde chance. Or, onirique, Une fenêtre… ne l’est pas tant que ça. Loin d’un éventuel vertige existentiel, le parti pris est ici plutôt celui d’un quotidien réaliste, dans lequel apparaissent çà et là des trouées poétiques filmées en Super 8 pour coller (certes un peu naïvement) au plus près des souvenirs perdus de l’héroïne. Si cette poésie ne dépasse pas toujours le stade de l’intention, c’est avant tout faute d’un scénario suffisamment rempli. Le Feu, réalisé par Brigitte Maria Bertele, et également présenté dans le cadre du festival allemand de Paris, parvenait par exemple à faire d’une trame minimaliste un récit plein comme un œuf et sans aucun temps mort. A l’inverse, le film de Hendrick Handloegten possède un récit des plus ambitieux, mais perd peu à peu en rythme à force de privilégier certaines pistes secondaires moins intéressantes (la meilleure amie de l’héroïne, ainsi qu’un accident de voiture récalcitrant). En laissant ainsi de coté le suspens amoureux de cette femme à la reconquête de son amant, le film perd plus que son tempo, il perd de son mystère. C’est d’autant plus dommage que ces scènes de retrouvailles amoureuses sont ce que le scénario offre de meilleur. La deuxième rencontre entre les deux protagonistes, paradoxalement très simple et poétique, rappelle ainsi la nostalgie décalée de Conversation(s) avec une femme. Passés ces brefs éclats, cette Fenêtre… donne l’impression de tourner un peu trop gentiment dans le vide.