Une éducation

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Une éducation
An Education
Royaume-Uni, 2010
De Lone Scherfig
Scénario : Nick Hornby
Avec : Alfred Molina, Carey Mulligan, Peter Sarsgaard, Emma Thompson
Photo : John De Borman
Musique : Paul Englishby
Durée : 1h35
Sortie : 24/02/2010
Note FilmDeCulte : ****--
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1961, Angleterre. Jenny a seize ans. Élève brillante, elle se prépare à intégrer Oxford. Sa rencontre avec un homme deux fois plus âgé qu'elle va tout remettre en cause. Dans un monde qui se prépare à vivre la folie des années 60, dans un pays qui passe de Lady Chatterley aux Beatles, Jenny va découvrir la vie, l'amour, Paris, et devoir choisir son existence.

L'AMOUR WILL TEACH YOU WHAT TO SAY

High Fidelity, Pour un garçon ou Carton jaune, les livres de l'écrivain Nick Hornby ont souvent été adaptés à l'écran. Hornby saute cette fois une étape en écrivant lui-même le scénario d'Une éducation, tiré du récit autobiographique de la britannique Lynn Barber. "Chaque fois que j'entends parler des années 60", déclare Barber, "j'ai envie de hurler. En réalité, les années 60 n'ont pas commencé avant 63 ou 64". Une éducation n'est donc pas le récit du flower power, pas de groupies hurlant leur amour pour les Beatles, pas de révolution sexuelle à l'horizon. Angleterre, 1961: l'austérité est encore de mise. Jenny, 16 ans, élève brillantissime visant des études à Oxford, rêve en français, chante Gréco, lit Sartre, imagine un Paris comme échappé de Drôle de frimousse, et des Parisiennes qui fument, s'habillent en noir et qui, hautaines mais so chics, ne pipent pas mot. La réalisatrice danoise Lone Sherfig (Italian for Beginners) fait le portrait gracieux d'une jeune fille à un moment clef de son existence, à un moment clef d'une société proche de la transfiguration. Rôle en or pour la découverte Carey Mulligan, minois d'Audrey Tautou version British, parfaite en jouvencelle projetée dans un autre monde, entre l'ivresse du premier amour et ses lendemains de désillusion.

Dommage, parfois, que quelques casseroles se fassent entendre ici ou là: le personnage du père (Alfred Molina), sans nuance, la relation avec la professeur (Olivia Williams), épaisse, témoignent d'une paresse d'écriture assez dommageable. Et que dire de la musique originale parfois digne de la plus soupe des BO calibrées pour les Oscars. Mais l'essentiel marche: cette coming of age story au rythme vif, le duo formé par Mulligan et Peter Sarsgaard, impeccable en amoureux éthéré, et ce ton doux-amer où l'on danse sur le volcan d'une révolution mais où, dans une éducation sentimentale comme pour toute autre éducation, il n'y a pas de raccourci.

par Nicolas Bardot

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