Un vrai bonhomme

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Un vrai bonhomme
France, 2020
De Benjamin Parent
Scénario : Théo Courtial, Benjamin Parent
Avec : Isabelle Carré, Thomas Guy, Tasnim Jamlaoui, Laurent Lucas, Nils Othenin-Girard, Benjamin Voisin
Photo : Pierre Cottereau
Musique : Pierre Lefeuvre
Durée : 1h28
Sortie : 08/01/2020
Note FilmDeCulte : ****--
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Tom, un adolescent timide et sensible, s’apprête à faire sa rentrée dans un nouveau lycée.Pour l’aider à s’intégrer, il peut compter sur les conseils de Léo, son grand frère et véritable mentor. Léo va s’employer à faire de Tom un mec, un vrai, mais son omniprésence va rapidement se transformer en une influence toxique. Tom va devoir batailler pour s’affranchir de l’emprise de Léo et trouver son propre chemin...

BAD COOL

Au premier abord, Un vrai bonhomme paraît ressembler à bien des "films du milieu", pour reprendre l'expression créée par Pascale Ferran, désignant "les films populaires à prétention artistique, dont le budget est moyen", à la différence que son budget est tout petit. Pour autant, il est vrai que le film est, comme le définit son réalisateur lui-même, "pas assez auteur pour le CNC et pas assez commercial pour les studios". Aujourd'hui, au lieu de voir cette double identité comme un atout pouvant rallier deux types de publics, on dit de ce genre de films qu'on ne "sait pas comment le vendre". Une tâche rendue encore plus ardue par un postulat particulier que le film, avançant initialement masqué, met du temps à révéler. C'est pourtant dans son concept, pas le plus original mais particulièrement à-propos, que réside la valeur ajoutée de cette dramédie - décidément, le film a le chic pour ne pas se laisser catégoriser aisément - à côté de laquelle il serait dommage de passer.

En effet, à l'heure où chacun voit, parfois à raison, un syndrome post-#MeToo dans le moindre film, Un vrai bonhomme aborde frontalement la question de la masculinité toxique mais a pour singularité de s'intéresser non pas à ses symptômes mais à ses origines. En choisissant des personnages en pleine puberté, autrement dit à l'âge où l'on est censé passer de l'enfant à l'homme, du moins en apparence, le scénario utilise les codes du teen movie afin d'explorer comment un mal systémique qui pousse à adopter le comportement nocif pour être comme les autres, pour être accepté, se développe dès le plus jeune âge, au lycée, et s'infuse même au sein de la famille, allant jusqu'à transcender la mort. Porté par d'excellents jeunes comédien.ne.s et une mise en scène intelligente, qui sait toujours comment filmer l'incursion de ce grand frère néfaste dans le quotidien du protagoniste, montrer son omniprésence en apparence inoffensive et pourtant insidieuse, Un vrai bonhomme est un premier long métrage doux et touchant mais surtout pertinent.

par Robert Hospyan

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