Un seul deviendra invincible
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Undisputed
États-Unis, 2002
De Walter Hill
Scénario : David Giler, Walter Hill
Avec : Peter Falk, Ving Rhames, Michael Rooker, Jon Seda, Wesley Snipes, Wes Studi
Durée : 1h37
Sortie : 17/07/2002
George "Iceman" Chambers est le champion du monde poids lourd mais, accusé d'un viol, il est envoyé à la prison de Sweetwater où règne un autre champion: Monroe Hutchen. Il est le vainqueur incontesté de tous les combats de boxe inter-prisons ayant eu lieu jusqu'à maintenant, et c'est pourquoi Chambers va le défier...
A la sortie de la projection, on se demande quel était le réel intérêt du film, ce qu'avait vraiment voulu nous montrer Walter Hill, réalisateur autrefois inspiré, aujourd'hui déchu (ses deux derniers films sont Dernier Recours et Supernova). Il prétend avoir voulu filmer ce sport, cet art qu'est la boxe dont il est un fervent amateur tout en le situant dans un milieu carcéral afin de revisiter le thème du "code de l'honneur". Or, il ne parvient jamais réellement à aborder le thème de façon pertinente, ou du moins originale.
Nous sommes en présence de l'habituel face à face entre deux fortes têtes, l'une s'avérant d'entrée comme le gentil alors que l'autre est le méchant. Ce schéma très manichéen contredit l'intention de Walter Hill de dessiner des personnages "gris", autrement dit ni entièrement mauvais, ni vraiment bons. Toutes les bonnes intentions du metteur en scène se traduisent plus ou moins par des échecs, comme la volonté de filmer les combats (et le reste du film par la même occasion) de façon réaliste, sans esbroufe mais avec un minimum de dramatisation afin de ne pas ennuyer le spectateur. Cependant, la construction et le développement banals du film n'étonnent jamais le spectateur: l'issue du combat est clairement connue dès le départ, ce qui rend le tout inintéressant. Pourquoi regarder ça plutôt qu'un réel combat, nettement plus excitant? Même les scènes de ring d'Ali de Michael Mann, de par leur virtuosité visuelle, apparaissaient comme plus intenses, présentant même un certain suspense, alors que leur dénouement est inscrit dans l'Histoire.
Dans un monde où Rocky et Raging Bull constituent le haut du panier, un film comme Invincible ne peut qu'être vaincu, le thème de l'honneur n'étant même pas exploité convenablement. Les questions de valeurs morales ne sont pas approfondies mais montrées seulement de façon superficielle. Tout comme le lieu de l'action: jamais Hill ne se sert comme il le faudrait de sa caméra et de ses cadres en accord avec la spécificité du lieu. Pas de sensation d'enfermement et donc pas de liberté censée apparaître comme accessible par la victoire au combat uniquement. Liberté pourtant représentée de façon appuyée dans la dernière scène. Restent les très bonnes performances des deux acteurs principaux, Ving Rhames et Wesley Snipes.
