Un poison violent
France, 2010
De Katell Quillévéré
Scénario : Mariette Désert, Katell Quillévéré
Avec : Lio, Clara Augarde, Michel Galabru
Photo : Tom Harari
Durée : 1h32
Sortie : 04/08/2010
Anna, une adolescente de 14 ans, quitte l’internat et rejoint son village. Elle doit profiter des vacances pour faire sa confirmation, dernière étape dans son engagement catholique. A son arrivée, elle découvre que son père vient de quitter la maison. Sa mère, effondrée par cet abandon, trouve refuge auprès d’un prêtre et ami d’enfance. Anna se raccroche à son grand père, qu’elle adore. Elle se rapproche aussi de Pierre, un adolescent libre et solaire, qui se soucie peu de Dieu. Mais la naissance de son désir pour ce garçon la fait vaciller. Une part secrète d’elle-même cherche à se donner corps et âme, à Dieu où à quelque chose d’autre..
UNE VERVEINE TRANQUILLOU
Premier long métrage de Katell Quillévéré , Un poison violent, avant sa présentation à Cannes, a déjà été honoré en recevant le prix Jean Vigo. Malgré ces jolis lauriers, le film déçoit un peu. Dans le grand sac géant de la chronique adolescente à la française, rempli comme une hotte de Père Noël, Un poison violent n'est ni Brodeuses, ni Douches froides, et peine à s'extirper de l'anecdote et du quelconque. Le film brasse plusieurs thèmes tous liés aux préoccupations de sa jeune héroïne chamboulée, mais n’en approfondit aucun (une crise de foi en deux évanouissements). Entre deux ritournelles folk mécaniquement lancées, il reste bien quelques éclats: la tension brute entre la mère (Lio) et la fille, où la complexité de la relation prend corps, ou encore cet hommage funèbre inédit – le film, porté par une solide interprétation, semble d'ailleurs plus à l’aise dans ses ruptures de ton, quand le poison violent s'invite dans les veines, que dans son train-train à la mise en scène trop timorée.