Un homme, un vrai
France, 2003
De Jean-Marie Larrieu, Arnaud Simon
Scénario : Jean-Marie Larrieu, Arnaud Simon
Avec : Mathieu Amalric, Daniel Cohen, Hélène Fillières, Pierre Pellet, Philippe Suner
Durée : 2h00
Sortie : 28/05/2003
Jeune réalisateur, Boris présente un film d'entreprise farfelu. Il rencontre ainsi Marilyne. Coup de foudre. Cinq ans plus tard, le couple et leurs deux enfants sont aux Baléares pour un voyage professionnel.
UN GARS, UNE FILLE
Le moyen métrage La Brèche de Roland avait révélé le talent d'une nouvelle fratrie de réalisateurs français, Jean-Marie et Arnaud Larrieu. Ils signent avec Un homme, un vrai un film de couple original et fantaisiste qui alterne comédie et drame avec une étonnante facilité de ton. Accompagnée par les douces mélodies de Philippe Katerine, l'histoire d'amour entre Boris et Marilyne se décline en trois mouvements - la rencontre, la rupture, la reconquête - aux humeurs très différentes. Les metteurs en scène font fi de tout réalisme et se laissent guider par la passion des personnages. Ainsi, le récit commence par un déroutant film d'entreprise qui lance Un homme, un vrai sur la fausse piste du musical ironique. D'un plan à l’autre, on bascule d'une scène d'amour maladroite aux tracas quotidiens d'un nouveau père de famille débordé par les tâches ménagères. Cinéaste fauché et cocufié, Boris est un héros tout droit sorti du cinéma de Woody Allen et de Nanni Morretti, autrement dit bavard et gaffeur. Comme par enchantement, il devient un alpiniste zen, sûr de ses actes, à l'aura légendaire. Soyons fous, osons l'impossible.
NOUS NOUS SOMMES TANT AIMES
Sans donner l'air d'y toucher, Un homme, un vrai aborde une certaine contemporanéité de la vie conjugale. Maryline, working girl souvent loin du foyer, laisse la garde de ses enfants à son mari, scénariste plus ou moins raté qui enchaîne les rendez-vous avec des producteurs indolents. Trop gentil pour incarner le macho traditionnel, Boris n'est pas a priori "un homme, un vrai" mais sa transformation en alpiniste aguerri renversera cette tendance. Attachant, le film repose sur les épaules de deux excellents comédiens: Mathieu Amalric, parfait en homme lunaire métamorphosé sur les pentes pyrénéennes et Hélène Fillières, actrice trop rare sur nos écrans, qui impose sa moue boudeuse et son caractère énergique. Fidèles aux frères Larrieu, ils forment un couple évident tant l'alchimie qui se dégage entre eux paraît flagrante. Premier long métrage, Un homme, un vrai n'échappe bien sûr pas à quelques péchés de jeunesse comme une flagrante baisse de régime aux Baléares, mais l'ensemble très bien mis en scène au demeurant, ne manque ni de charme, ni d'un certain panache.